Saucisse, champagne, foulard…: La présidente du Parlement européen révèle les cadeaux qu’elle a reçus 

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Saucisse, champagne, foulard…La présidente du Parlement européen révèle les cadeaux qu’elle a reçus

Dans le sillage du Qatargate, Roberta Metsola a publié la liste des présents qui ont atterri sur son bureau durant l’année 2022, afin «d’encourager la transparence».

Roberta Metsola assure qu’elle respectera  désormais le calendrier pour déclarer les cadeaux.

Roberta Metsola assure qu’elle respectera  désormais le calendrier pour déclarer les cadeaux.

AFP

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a publié ces derniers jours la liste des cadeaux qu’elle a reçus au cours de l’année écoulée, au moment où l’institution tente de regagner en crédibilité, après la déflagration du Qatargate.

«Donner l’exemple»

Une saucisse sèche, du champagne, un foulard, une statuette bleue représentant un mouton, un livre sur «La Martinique d’antan»...: la longue liste de ces cadeaux ressemble à un inventaire à la Prévert. Reçus au cours des douze derniers mois, ils ont été enregistrés dans un dossier public du Parlement, le 12 janvier 2023. Or, le règlement interne prévoit que les élus doivent déclarer les cadeaux, au plus tard à la fin du mois suivant le mois au cours duquel ils les ont reçus.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole de Roberta Metsola a souligné que cette démarche visait à «encourager la transparence» et «à donner l’exemple» et marquait une rupture par rapport à ses prédécesseurs. Pourquoi ne pas avoir enregistré plus tôt ces cadeaux dans le registre public? Ce dernier a évoqué «une pratique» selon laquelle les présidents n’étaient pas astreints à cette règle. Il a cependant assuré qu’elle respecterait désormais ce calendrier.

«Au nom de l’institution»

De son côté, Jaume Duch, porte-parole du Parlement, a insisté sur le fait que tous ces cadeaux avaient été reçus «au nom de l’institution» et qu’aucun d’entre eux n’était «conservé par la présidente». «La transparence sans précédent» dont a fait preuve Mme Metsola «vise à améliorer la pratique de ces cadeaux institutionnels», a-t-il ajouté. «La présidente du Parlement étant, dans le système actuel, la seule personne qui peut faire appliquer les règles éthiques, elle doit être exemplaire dans sa conduite», a de son côté souligné, dans un tweet, Alberto Alemanno, professeur en droit de l’Union européenne à l’Ecole des hautes études commerciales (HEC).

Pour Nicholas Aiossa, de l’ONG Transparency International, cette initiative de la présidente, mais aussi, par ailleurs, de nombreux autres élus, sur les cadeaux comme sur les déplacements, est bienvenue mais elle est la démonstration que le «système ne fonctionne pas». Le problème au sein du Parlement européen est que le non-respect des règles «entraine rarement des sanctions», explique-t-il à l’AFP. «Il faut des règles qui soient écrites et qui ne soient pas simplement des traditions. Il faut beaucoup plus de contrôles. Et il faut des sanctions qui aient un vrai effet dissuasif», ajoute-t-il.

Paquet de mesures 

Ebranlé par ce scandale de corruption impliquant le Qatar et le Maroc dans lequel l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili a été mise sous les verrous, le Parlement européen tente de redorer son image. Roberta Metsola a présenté la semaine dernière aux présidents des groupes parlementaires un paquet de quatorze mesures visant à réformer l’institution et lutter contre les ingérences étrangères. Parmi celles-ci figurent la restriction de l’accès du Parlement européen aux anciens élus, qui jusqu’à présent gardaient libre accès, ou l’inscription dans le registre de transparence de tous les intervenants extérieurs.

(AFP)

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