JuraCachez ce nombril qu’on ne saurait voir au collège!
Dans un collège de Porrentruy, le règlement sur les tenues vestimentaires des 12-16 ans a été complété de deux pictogrammes indiquant les parties du corps qui doivent être couvertes.
- par
- Vincent Donzé
Les nombrils à l’air ne sont plus tolérés à Porrentruy (JU) dans l’enceinte du collège Thurmann. Comme l’a révélé «Radio Fréquence Jura» («RFJ»), le règlement sur les tenues vestimentaires a été complété de deux pictogrammes indiquant les parties du corps qui doivent être couvertes.
Dans le règlement de l’école distribué à la rentrée, les 12-16 ans ont découvert un texte inchangé concernant l’habillement: une tenue convenable est exigée. Mais l’apparition de deux croquis suscite le débat.
Filles et garçons
Pour les filles et les garçons, la zone litigieuse se situe entre le haut du buste et le milieu des cuisses. Cette solution a émergé suite à une rencontre avec d’autres directeurs du canton. Ces pictogrammes validés par le Service de l’enseignement ont été créés et appliqués dans une autre école après une discussion entre enseignants et élèves.
Contacté par «RFJ», le directeur Patrick Bandelier estime que ces images permettent «aux élèves et aux enseignants d’être au clair sur les tenues qui ne sont pas tolérées». Elles ont été adoptées après des abus «qui peuvent mettre mal à l’aise».
«Forme de respect»
«Il s’agit plus d’une forme de respect à la fois de l’enseignant vis-à-vis de l’élève et à l’inverse de l’élève vis-à-vis de l’enseignant pour que la tenue vestimentaire ne perturbe pas les relations qui doivent exister entre un enseignant et son élève», a précisé Patrick Bandelier.
Les crop tops qui dévoilent le nombril et les shorts trop courts ou trop troués ne sont plus tolérés. Selon une élève interrogée par «RFJ», «il n’y a pas de mauvaises tenues, mais des mauvais regards».
Jeudi dernier, la députée socialiste Jelica Aubry-Anketic a déposé une question écrite au Parlement jurassien sur la «tenue correcte exigée», en estimant que les jeunes filles sont stigmatisées. Cette parlementaire demande si le canton serait prêt à préconiser l’utilisation d’un code vestimentaire «non sexiste» et s’il entend unifier les règlements scolaires.
Le collège Thurmann de Porrentruy est une école secondaire regroupant les trois dernières années de la scolarité obligatoire pour la communauté d’Ajoie et du Clos-du-Doubs. Cet établissement accueille quelque quatre cents élèves répartis dans une vingtaine de classes et une cinquantaine d’enseignants, pas tous favorables aux nouveaux pictogrammes.
Au collège Stockmar, à l’entrée du bâtiment, «nous retirons casquette ou couvre-chef», stipule simplement le règlement. Au collège privé Saint-Charles, le règlement n’autorise pas les sous-vêtements visibles, les décolletés plongeants et les jeans déchirés. Les hauts laissant apparaître le ventre et/ou le torse sont interdits, tout comme les jupes, robes et shorts courts, ainsi que… les tongs. L’abus de piercings faciaux n’est pas toléré et les tatouages doivent être cachés.