«Alerte rouge», un Pixar avec des coutures apparentes

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Critique«Alerte rouge», un Pixar avec des coutures apparentes

Une fois encore privé de sortie en salles, le dernier produit issu du prestigieux studio assure sans faire d’étincelles sur Disney+. À voir dès vendredi 11 mars.

Jean-Charles Canet
par
Jean-Charles Canet
Meilin Lee à l’école. Sa mère n’est pas loin.

Meilin Lee à l’école. Sa mère n’est pas loin.

Disney

Est-elle loin l’époque où toute production Pixar dépassait de la tête et des épaules tout autre long-métrage d’animation numérique? Vous savez, la période bénie des «Monstres et Cie», «Nemo», «Ratatouille», «Là-haut», «Les indestructibles», et quelques autres… On pourrait le croire au vu de «Alerte rouge», diffusé dès le 11 mars sur Disney+ (et tristement privé de sortie en salles). Car cette histoire d’une préado couvée par une mère aimante mais un peu trop «œil de Moscou» n’est pas à nos yeux un très grand Pixar. Mais cela reste un bon Pixar, ce qui le maintient légèrement au-dessus de la mêlée.

La bande-annonce de «Alerte rouge». La dernière production Pixar en date.

Disney

Meilin Lee est à la fois une chouette copine, pas trop peste, ou plutôt juste ce qu’il faut pour ne pas se faire marcher dessus, une élève studieuse rapportant d’excellentes notes à la maison, une préado espiègle qui va soudainement se rendre compte qu’elle devient toute chose en regardant le physique agréable et les regards de braise du boys band en vogue dont la tournée passe par Vancouver, sa ville de résidence. Cette entrée dans l’âge des montagnes russes émotionnelles est encore compliquée par les névroses de maman et par une bénédiction/malédiction familiale qui fait que la petite se transforme en une sorte de panda roux à chaque explosion de ses hormones. Panda qui est qui n’a rien d’un ami imaginaire, tout le monde peut le voir.

Moments magiques

Sur cette base, le long-métrage file la parabole, aborde souvent finement la question de l’adolescence, des rapports mère-fille parfois compliqués, du poids des traditions et ce que coûte l’intégration quand nos racines viennent d’un autre continent. Dans ses meilleurs moments, «Alerte rouge» parvient à retrouver ces moments magiques où l’ambition de sortir des sentiers battus, ou plutôt de la facilité, se conjugue à une subtile légèreté, au rythme, au sens du gag et aussi à l’émotion sans excès. En revanche dans ses moments moins inspirés, le film laisse apparentes ses coutures comme si d’autres considérations qu’artistiques étaient venues parasiter le projet: séduire le marché chinois, par exemple, ou produire des tubes sans risques à la chaîne.

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