Votations fédéralesLoi climat: quand la France s’intéresse au vote de la Suisse
L’émission «C a vous» est revenue sur le choix du peuple suisse de dimanche dernier: «Preuve que la démagogie ne marche pas toujours», a conclu Patrick Cohen.
- par
- Eric Felley
Le vote de la Suisse en faveur d’une loi pour la protection du climat n’est pas passé inaperçu chez nos voisins français. L’émission «C à vous» sur France 5 a consacré quatre minutes de son temps à ce sujet lundi. «Un référendum sur le climat, ce n’est pas tous les jours», a commenté le journaliste Patrick Cohen. Selon lui, la loi qui a été soumise au peuple suisse «n’a rien de révolutionnaire, elle planifie l’abandon des énergies fossiles sans interdiction, ni taxes, ni impôt supplémentaire, mais avec des aides et des incitations financières».
«Ce qui est passionnant, a-t-il poursuivi, c’est le débat et le vote dans un pays très attaché à son mode de vie, mais aussi particulièrement touché par le changement climatique, parce que les glaciers sont en train de fondre, et que le réchauffement des Alpes augmente deux fois plus vite que la moyenne mondiale».
Les arguments de la peur
«C à vous» est revenu sur la campagne en Suisse, où l’on voit débattre Pierre-André Page (UDC/FR) et Lisa Mazzone (V/GE). Patrick Cohen explique que l’élu fribourgeois «fait partie de l’UDC» et se veut didactique: «C’est une droite populiste, le premier parti de Suisse aux élections fédérales, plus de 25% des voix. Seul dans le camp du non, l’UDC a développé tous les arguments qui font peur dans cette campagne: la facture pour les citoyens sera exorbitante, le prix de l’électricité va exploser, la Suisse va manquer de courant et nos belles vallées alpines seront défigurées».
Patrick Cohen a constaté que la campagne des opposants a échoué et que la Suisse a soutenu à plus de 59% cette loi pour le climat et la neutralité carbone à l’horizon 2050: «Preuve que la démagogie ne marche pas toujours et, sur un sujet aussi crucial que le climat, c’est une leçon».
L’émission s’est poursuivie sur le génie helvétique des transversales ferroviaires alpines. Celles-ci ont permis en trente ans de transférer les trois-quarts du transport de marchandises de la route au rail à travers les Alpes. C’était un clin d’œil aux Français, qui se déchirent actuellement sur le percement ou non de la liaison ferroviaire Lyon-Turin.