Course à piedLe marathon de Boston facilite la vie des non binaires
La course compte pour la première fois une catégorie non binaire. Les organisateurs donnent aussi la possibilité aux femmes enceintes ou ayant récemment accouché de repousser la participation.
- par
- Rebecca Garcia
Il est considéré comme l’un des plus vieux marathons du monde. À Boston, c’est bien en accord avec les mœurs modernes que presque 30 athlètes non binaires se sont élancés dans l’espoir de réussir à tenir la distance, lundi. La catégorie permet aux personnes qui ne rentrent ni dans la catégorie masculine, ni dans celle féminine de participer au défi sportif. D’autres courses considérées comme majeures avaient déjà franchi le pas, à l’image des marathons de Chicago ou de New York.
Réfléchir au temps de qualification
La «Boston Athletic Association», qui organise l’événement, a pris du temps pour réfléchir aux critères de qualification. Les hommes âgés entre 18 et 34 ans qui souhaitent participer doivent avoir complété un marathon en trois heures. Pour les femmes de la même tranche d’âge, le temps maximum est fixé à 3 h 30. Le seuil est ensuite relevé progressivement à mesure jusqu’à arriver à un chrono qualificatif pour les personnes de 80 ans et plus.
Pour les non binaires, le temps de qualification s’est finalement calqué sur celui des femmes. «Étant donné qu’il s’agit de notre première année, nous n’avons pas assez de données pour établir les temps qualificatifs non binaires. Nous allons donc utiliser les temps listés ci-bas, puisqu’ils sont inclusifs envers les temps qualificatifs des deux divisions existantes», explique la BAA sur son site internet. Elle promet de mettre à jour ces temps à l’avenir, une fois qu’elle aura suffisamment d’informations.
Cette manière de procéder permet aux athlètes à cheval entre deux catégories de s’y retrouver dans une autre. Plusieurs médias, dont le «Journal de Montréal», ont interrogé Cal Calamia. À 26 ans et s’identifiant comme un homme, il ne se voyait pas prendre part à la course féminine.
C’est d’ailleurs ce qu’il avait presque été contraint de faire en 2021, avant qu’une blessure ne l’empêche de s’aligner sur le marathon. «Je suis en réalité vraiment reconnaissant que les choses se soient déroulées de cette façon. Parce que j’allais courir en tant que personne non binaire dans une catégorie féminine, et cela ne me paraissait pas juste.»
Les femmes enceintes ou jeunes mères protégées
La possibilité de renoncer à la course sans perdre totalement sa qualification est une autre nouveauté – et pas des moindres – du marathon de Boston. Cela concerne les athlètes enceintes ou ayant accouché. La BAA promet aux personnes qualifiées pour la course de pouvoir reporter leur qualification sans perdre leur place.
Jusque-là, les participantes en grossesse devaient tirer un trait sur l’épreuve et recommencer le processus depuis le début. Elles devaient donc à nouveau établir un temps de référence pour se qualifier, et ensuite espérer être sur la liste de départ. C’est ce par quoi est passée Fiona English, qui avait ouvertement critiqué l’organisation et réclamé ce droit de repousser l’inscription. Ses efforts ont payé et elle se réjouit déjà de pouvoir disputer la 128e édition du marathon de Boston, en 2024.