Amérique centraleL’état d’urgence prolongé au Salvador pour lutter contre les gangs
Le président Nayib Bukele a déclaré la guerre aux gangs opérant au Salvador depuis fin mars. Les autorités ont déjà arrêté plus de 16’000 personnes.
L’Assemblée législative du Salvador a prolongé dimanche d’un mois l’état d’urgence voté le 27 mars pour contenir la violence meurtrière des gangs. Le nouveau décret-loi, adopté à la demande du président Nayib Bukele, indique que «la prolongation du régime d’exception» est rendue nécessaire «par la persistance des circonstances qui l’ont motivé».
Le premier mois de l’état d’urgence, qui s’achève le 27 avril, a permis aux autorités d’arrêter 16’000 membres de gangs sans mandat. Cette mesure restreint également la liberté d’association et les droits de la défense, prolonge le délai de détention pendant l’enquête, et permet l’interception des communications.
Guerre aux gangs
Le parlement, contrôlé par le parti au pouvoir, a également approuvé début avril une réforme visant à sanctionner les membres de gangs de peines pouvant aller jusqu’à 45 ans de prison. «Plus de 16’000 terroristes retirés des rues en seulement 29 jours. Nous poursuivons la guerre contre les gangs», a tweeté Nayib Bukele.
La police a déclaré avoir capturé 590 membres de gangs samedi et, depuis le début de l’offensive le 26 mars, avoir arrêté 16’053 personnes, un nombre sans précédent au cours des 30 dernières années dans ce pays d’Amérique centrale. Le Salvador lutte notamment contre la Mara Salvatrucha (MS-13) et le Barrio 18, qui comptent 70’000 membres dont 32’000 sont aujourd’hui incarcérés.
Nayib Bukele a déclaré la guerre aux gangs opérant sur son territoire après le meurtre de 87 personnes entre le 25 et le 27 mars, crimes que les autorités ont attribué à ces groupes criminels. La réforme prévoit également de punir la diffusion de messages de gangs dans les médias d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.