FranceUn maire tabassé pour avoir voulu stopper une fête
Roué de coups par une dizaine de personnes, un élu d’un village de Meurthe-et-Moselle dit avoir eu la peur de sa vie.
Le maire d’un village de Meurthe-et-Moselle a été molesté par plusieurs personnes après être intervenu pour mettre fin à du tapage nocturne, une agression qui a ému et lui a valu des marques de soutiens.
Edouard Babel, maire de Magnières, petite commune d’environ 300 habitants proche de Lunéville, a été violemment agressé dans la nuit de samedi à dimanche alors qu’il s’était rendu dans la salle des fêtes du village pour demander le calme à des personnes réunies pour célébrer un anniversaire et signifier la fin de la fête. Il a expliqué avoir d’abord reçu une claque.
«Quand je suis ressorti, une dizaine de convives m’a suivi. Ils m’ont mis au sol et m’ont tabassé. Heureusement que des riverains et des amis sont intervenus. J’ai eu la peur de ma vie» a confié Edouard Babel, au journal «L’Est Républicain». «C’est très dur, c’est de la violence gratuite», a ajouté le maire qui a porté plainte mais ne compte pas démissionner. Pris en charge et hospitalisé, il a subi plusieurs examens et s’en tire avec de multiples contusions.
Un homme de 18 ans et un mineur de 16 ans ont été interpellés et placés en garde à vue, «le premier du chef de violences en réunion, outrage et menaces sur personne dépositaire de l’autorité publique. Le second pour menaces de mort et outrages sur les forces de l’ordre proférés lors de son interpellation», a indiqué le procureur de la République de Nancy, François Capin-Dulhoste, au journal.
«Soutien sans faille»
L’élu a reçu des marques de soutien suite à cette agression qui intervient quelques semaines après la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), qui avait décidé de quitter ses fonctions après avoir subi menaces et violences.
«S’attaquer à un maire c’est s’attaquer aux fondements de ce qui nous unit, la République. C’est malheureusement ce qui a eu lieu hier soir à Magnières», a déclaré dans un communiqué le préfet de Meurthe-et-Moselle Arnaud Cochet. «Cette violence exige une réponse pénale (…) Cette violence appelle également une réaction forte», a-t-il écrit.
«Face à cette agression, l’État et le corps préfectoral ont réaffirmé à Edouard Babil un soutien sans faille. Nous sommes à ses côtés et en lien avec la Gendarmerie pour assurer la sécurité de sa commune.»