IndonésieLa toute première rencontre face à face entre Biden et Xi a duré 3 heures
Les dirigeants américain et chinois se sont rencontrés lundi à Bali, à la veille du début du sommet du G20. Objectif: trouver des terrains d’entente sur les sujets qui fâchent.
Trouver des terrains de convergence sans éviter les sujets qui fâchent: les présidents Joe Biden et Xi Jinping ont tenté, lundi, d’apaiser les tensions entre les deux puissances rivales au cours d’un entretien de trois heures. La rencontre s’est tenue dans un hôtel à la veille du sommet des grandes économies du G20 qui se tient mardi et mercredi sur l’île indonésienne de Bali. C’est la première fois depuis que le président américain est entré à la Maison-Blanche que les deux dirigeants se serraient la main et parlaient face à face.
Joe Biden a affirmé qu’une nouvelle guerre froide n’était pas nécessaire, à la sortie de ces pourparlers qui visaient à empêcher que les sujets de tension entre les plus grandes puissances économiques ne dégénèrent en conflit. Xi Jinping a pour sa part souligné que les deux pays «partagent plus de sujets communs que de sujets qui les opposent», selon un compte rendu de la rencontre par le ministre des Affaires étrangères.
«Le monde s’attend à ce que la Chine et les États-Unis gèrent convenablement leurs relations», a souligné le dirigeant chinois. Xi Jinping a tenté de rassurer son homologue en lui promettant que la Chine n’avait pas l’intention de prendre la place des États-Unis ou de «changer l’ordre international existant». Signe de détente, le secrétaire d’État américain Antony Blinken devrait se rendre en Chine au début de l’année prochaine, la première visite de ce niveau depuis 2018. Et la coopération sur le climat, interrompue l’été dernier, va reprendre entre les deux plus gros émetteurs de CO2.
Xi incité à user de son influence sur la Corée du Nord
Ces trois dernières années, la rivalité entre les deux pays s’est intensifiée à mesure que la Chine gagnait en puissance et en assurance, remettant en question le leadership américain et la donne géopolitique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alimentant les tensions, Pékin refuse de condamner l’invasion de l’Ukraine lancée par la Russie, mais la Maison-Blanche a affirmé avoir obtenu des assurances chinoises, évoquant un consensus sur le refus du recours à l’arme nucléaire.
Joe Biden a cherché notamment à pousser Pékin à utiliser son influence pour modérer la Corée du Nord qui vient de procéder à une série record de tirs de missiles, semblant se préparer à conduire le 7e essai nucléaire de son histoire. Le locataire de la Maison-Blanche a par ailleurs exhorté Xi à encourager Kim Jong-un à se montrer «responsable».
La question des droits humains au Tibet et à Hong Kong
Sur le plan bilatéral, le président américain fait part de ses «inquiétudes» sur le respect des droits humains au Xijiang, au Tibet et à Hong Kong et a averti que les États-Unis «continueront d’opposer une concurrence vigoureuse» à la Chine, mais estimé qu’il fallait «laisser ouverts les canaux de communication».
Les deux dirigeants, qui se connaissent depuis 2017, se sont entretenus par téléphone ou vidéo à cinq reprises depuis que Joe Biden est entré à la Maison-Blanche, mais jamais en personne avant cette rencontre à Bali.