Hockey sur glaceContre Ajoie, Lausanne a soigné son capital confiance
Vainqueurs des Jurassiens (6-2) vendredi soir à la Vaudoise aréna, les Lions ont fait un nouveau pas dans la bonne direction. Six joueurs différents en ont profité pour marquer et Richard Panik a fêté sa première cape.
- par
- Chris Geiger
Les sentiments étaient partagés lorsque la deuxième sirène a retenti vendredi soir à la Vaudoise aréna. Maître du jeu, le Lausanne HC ne menait que d’une longueur (2-1) face au HC Ajoie après les quarante premières minutes. Les Lions, en reconstruction, restaient donc pleinement sous la menace des Jurassiens. Surtout s’ils ne parvenaient pas à gommer les erreurs commises à la ligne bleue adverse durant la suite du match. Ou s’ils ne simplifiaient pas leur jeu devant la cage de Damiano Ciaccio (puis de Tim Wolf).
«On a perdu beaucoup de pucks bêtement en voulant trop en faire aux deux lignes bleues, surtout en zone offensive, lors des deux premiers tiers, admettait Igor Jelovac. On a vu qu’on a concédé quelques contres car, lorsque l’adversaire récupère la rondelle et attaque, on se retrouve arrêtés. On peut et on doit s’améliorer dans ces zones dangereuses, même si on est conscients qu’il y aura toujours des erreurs au cours d’un match. Ce sont toutefois ces petits jeux-là qu’on doit essayer de corriger le plus possible.»
C’est ce que les Vaudois sont finalement parvenus à faire lors de l’ultime période, où ils ont «très bien joué». Mis en confiance par la réussite de Jiri Sekac dès le retour des vestiaires (40’29’’), les Lausannois ont, dès lors, déroulé et donné au score final des allures de correction (6-2).
«Ça fait du bien au mental et à la confiance, se réjouissait John Fust. On voulait bâtir sur le match gagné contre Zoug samedi passé. On a fait le nécessaire contre Ajoie, qui est une équipe pas facile à jouer comme le prouvent ses résultats. C’est une formation qui peut surprendre, mais on a géré le match.»
Marco Pedretti sanctionné
Ce deuxième succès d’affilée, après une série de cinq défaites mortifiantes (différentiel de -17) qui a fait plonger le LHC dans la crise et fragilisé le statut de l’entraîneur canadien, peut potentiellement valoir davantage que les trois points récoltés au terme de ce derby. Car il a permis à Igor Jelovac et Marco Pedretti de trouver le chemin des filets pour la première fois sous leurs nouvelles couleurs. «C’était un moment assez spécial pour moi, souriait le défenseur. Ça a toujours été mon rêve de jouer à Lausanne. Je suis d’ailleurs revenu ici pour jouer pour l’équipe que je soutenais quand j’étais petit.»
Du côté de l’attaquant, la satisfaction était également bien présente. «Ça fait du bien, confirmait le No 87 des Lions. Ça fait plaisir, surtout avec une victoire à la clé. C’est tout bon pour la confiance. C’est d’autant plus particulier que ce but intervient contre Ajoie, le club de mes débuts. Mais il aurait pu intervenir avant. Je pense notamment à ce face-à-face manqué contre Zurich. Il m’avait alors manqué un peu de réussite. Il ne faut toutefois pas oublier que je n’ai pas eu de préparation estivale à cause d’une blessure à un genou. Je me sens de mieux en mieux plus j’enchaîne les matches. Mais il ne faut pas oublier que, comme je joue en quatrième ligne, mon rôle principal n’est pas de marquer. On me demande avant tout de bien défendre et d’amener de l’énergie. Mais quand il y a des buts qui tombent, ça fait forcément plaisir.»
Cette victoire contre les Ajoulots a aussi vu Jiri Sekac (un but, un assist) confirmer sa montée en puissance, Robin Kovacs et Daniel Audette mettre fin à leur long mutisme – de respectivement six et neuf matches (!) – devant les filets adverses. Quant au nouvel attaquant slovaque Richard Panik, il a pu effectuer ses débuts – discrets – sous le maillot du LHC.
Panik lancé, Emmerton mis de côté
«Pour Panik, c’était un match de préparation, expliquait John Fust. On l’a mis sur la quatrième ligne pour qu’il ait un peu de temps de glace, pour qu’il retrouve un peu ses jambes. Pour lui, c’est comme si c’était un match du début du mois d’août. Il est en construction et on doit le bâtir pendant au moins une semaine pour qu’il arrive au niveau auquel on l’attend. C’est pourquoi je ne tire pas de bilan de ce match.»
Sa présence dans l’alignement a, en revanche, permis de voir certaines indications, comme celle d’envoyer le très décevant Cory Emmerton en tribunes (9 matches, 0 point). Et comme Miikka Salomäki a effectué une superbe prestation, dans son style, et que les autres attaquants étrangers ont tous marqué, à l’exception de Richard Panik, une tendance pourrait bien s’installer au rayon des joueurs importés.
«Normalement, quand une hiérarchie est stable et définie, alors ça veut dire que l’équipe a du succès, soufflait encore l’entraîneur des Lions. J’espère effectivement qu’on prenne cette direction. Quant à Salomäki, il est un énorme travailleur, qui fait tout correctement. C’est un rêve pour un coach d’avoir un tel joueur. Il ne parle pas, il travaille seulement. Et il montre l’exemple avec sa façon de jouer.»
Le Finlandais et l’entier de la brigade étrangère seront à nouveau très attendus ce samedi soir (19h45) à la BCF Arena à l’occasion des retrouvailles avec Fribourg Gottéron, six mois après l’haletante série que se sont disputée les deux clubs romands en quarts de finale des play-off.