Royaume-UniLa flambée des prix de l’énergie menace la survie des pubs et des brasseries
Dans une lettre ouverte publiée mardi, les patrons du secteur ont appelé le gouvernement britannique à intervenir pour juguler la hausse des tarifs de l’électricité et du gaz.
Nombre de pubs et brasseries pourraient se retrouver forcés de mettre la clé sous la porte au Royaume-Uni à cause de l’envolée vertigineuse des prix de l’énergie, avertissent des patrons du secteur mardi dans une lettre ouverte appelant le gouvernement à intervenir. Cet appel à l’aide arrive alors que la crise du coût de la vie se fait de plus en plus pressante dans le pays, au cœur de la campagne pour la succession de Boris Johnson et d’une multitude de grèves pour demander des revalorisations salariales.
Six groupes de pubs parmi les plus importants du pays disent avoir vu leurs factures d’énergie tripler, voire plus cette année, dans le cadre d’une flambée de l’inflation au Royaume-Uni qui dépasse 10%, le plus fort taux des pays du G7, et qui devrait encore accélérer. «Dans certains cas des (exploitants locataires) de pubs nous donnent leur congé en expliquant que leur entreprise n’est plus viable avec de tels coûts», déplore William Lees Jones, directeur général du groupe JW Lees.
«Si les gouvernements ont mis en place des aides pour les ménages face aux envolées de prix, les entreprises se retrouvent seules et cela va empirer cet automne», alerte Nick Mackenzie, directeur général du groupe Greene King, qui compte 2700 établissements. «Sans aide gouvernementale immédiate au secteur, nous pourrions faire face à la perspective de pubs incapables de payer leurs factures, de pertes d’emplois et de sites locaux appréciés forcés de fermer à travers le pays, ce qui voudrait dire que tout le travail pour garder les pubs ouverts pendant la pandémie serait gâché», ajoute Nick Mackenzie.
La Camra, une association de brasseurs artisanaux britanniques fait aussi valoir que le boom des brasseries artisanales au Royaume-Uni (craft beers), datant du début des années 2000, ralentit déjà et que les fermetures d’établissements pourraient accélérer à cause de l’inflation des coûts, particulièrement de l’énergie.
La semaine dernière, l’autorité de l’énergie a annoncé un bond des tarifs réglementés maximaux d’électricité de 80% par mois et par foyer moyen à partir d’octobre – et ils devraient augmenter encore en 2023. Mais les PME ne sont protégées par aucun plafond réglementaire et elles font face à des augmentations encore plus astronomiques. «Nous n’avons pas le luxe d’attendre cet hiver et l’inaction du Premier ministre» Boris Johnson, sur le départ, «pourrait signifier la fin de beaucoup d’entreprises», avertissait vendredi la Fédération britannique des PME.