Tirs de mortier tout près d'un lycée près de Paris

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Nanterre (F)Nouveaux heurts marqués par des tirs de mortier près d’un lycée

Alors que des lycéens manifestent leur colère près de Paris, d’autres jeunes venus de l’extérieur s’en sont violemment pris aux forces de l’ordre après deux arrestations.

Les forces de l’ordre ont fort à faire aux abords du lycée Joliot-Curie, à Nanterre.

Les forces de l’ordre ont fort à faire aux abords du lycée Joliot-Curie, à Nanterre.

AFP

De nouveaux tirs de mortiers d’artifice ont marqué la matinée de mardi, à proximité du lycée Joliot-Curie, à Nanterre, près de Paris. Le lycée est le lieu d’échauffourées, depuis la semaine dernière, entre lycéens, jeunes de l’extérieur et policiers. Des lycéens de cet établissement ont entamé, le 10 octobre, un mouvement de protestation contre la fin du dispositif d’aide aux devoirs, le cadre d’application du principe de laïcité, mais aussi en soutien à un enseignant et syndicaliste muté.

Mardi, le mouvement se poursuivait et des tirs de mortiers d’artifice ont eu lieu, peu après 10h, en réponse à deux interpellations par la police, qui dispersait un groupe de jeunes portant des capuches et habillés de noir stationnés en face de ce lycée de 1700 élèves, sur le parvis de l’Hôtel-de-Ville. Jusque-là, la situation avait été calme, avec notamment une forte présence des médiateurs de la ville de Nanterre, dans le département des Hauts-de-Seine.

«C’est n’importe quoi, ils voulaient viser les flics, mais ont tiré dans notre direction. On a eu trop peur.»

Une lycéenne

Une lycéenne a dit être «choquée»: «C’est n’importe quoi, ils voulaient viser les flics, mais ont tiré dans notre direction. On a eu trop peur avec mes amies.» «On a à faire à quelques ultras, qui provoquent les forces de l’ordre», estime Jean-Pierre Bellier, l’adjoint au maire de Nanterre chargé de l’Action éducative. «Celles-ci réagissent avec mesure, je trouve, ce matin, en comparaison avec ce qu’on a vu d’autres fois.» Le calme est revenu vers midi devant le lycée.

Professeur et syndicaliste muté

En ce mardi de mobilisation sociale au niveau national, le mouvement de protestation lycéen de Joliot-Curie s’est étendu à d’autres établissements des Hauts-de-Seine. Une source policière a précisé qu’une dizaine de gardes à vue étaient en cours sur l’ensemble du département, après des tentatives de blocage dans des villes comme Colombes, Villeneuve-la-Garenne ou Issy-les-Moulineaux.

Lundi, des tirs de mortier avaient éclaté aux abords du lycée Joliot-Curie, ainsi que vers le lycée voisin de Claude-Chappe. Cinq mineurs avaient été placés en garde à vue. Après de premières échauffourées, la semaine dernière, seize jeunes ont été placés en garde à vue. Quatre d’entre eux sont convoqués, le 1er décembre, devant le tribunal pour enfants, pour «violences aggravées».

Le climat de cet établissement est troublé depuis la mutation, fin septembre, d’un professeur de mathématiques, également cosecrétaire syndical. L’arrêté de mutation évoque une activité «en dehors des instances de dialogue social de l’établissement ou de l’exercice normal d’une activité syndicale», selon plusieurs syndicats enseignants. Le ministre français de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, avait évoqué, samedi, «un lycée qui a un certain nombre de dysfonctionnements depuis longtemps».

(AFP)

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