Émeutes en FranceLa population se rassemble devant les mairies du pays
Au lendemain d’une nuit plus calme, toutes les mairies de France ont fait sonner leurs sirènes lundi à midi. Un geste de solidarité après une violente attaque visant le domicile d’un édile.
Elus et population se sont retrouvés lundi devant de nombreuses mairies au lendemain de la violente attaque à la voiture-bélier qui a visé le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). Le troisième occupant de la voiture conduite par Nahel, 17 ans, a par ailleurs été entendu lundi matin par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Recherché depuis les faits, cet homme s’est présenté de lui-même à 11 h 00 devant la «police des polices».
Un rassemblement s’est notamment tenu devant la mairie de Nanterre, où la mort de Nahel a suscité des émeutes dans tout le pays. «Depuis mardi les nuits ont été difficiles pour les habitants (…) Les violences qui se sont succédé sont inacceptables», a déclaré le maire Patrick Jarry (DVG) devant une centaine d’habitants et d’employés de la mairie.
«Le temps est à l’apaisement», a insisté l’édile, soulignant qu’il fallait «rester sur cet appel de la famille de Nahel, de sa grand-mère», qu’il «remercie profondément». Après cinq nuits de heurts entre jeunes et forces de l’ordre, de destructions de voitures ou de bâtiments publics et de pillages de commerces sur tout le territoire, la grand-mère de Nahel avait lancé dimanche un appel au calme aux émeutiers.
«Nous ne perdons pas de vue le point de départ de cette situation, cette exigence de justice qui continue d’exister», a poursuivi le maire de Nanterre devant la presse. «Nous continuerons d’agir au quotidien pour que dans nos villes, dans nos quartiers, les habitants puissent bénéficier des services publics dont ils ont besoin (…) Nous continuerons d’agir pour plus de justice sociale», a-t-il martelé.
À Saint-Denis, une trentaine d’élus et près de 200 personnes ont assisté à la cérémonie. Près de 300 personnes se sont aussi rassemblées devant la mairie de Brest, dont de nombreux élus et employés municipaux. «À mes yeux, ce n’est pas seulement une situation faite aux maires. À travers les maires, c’est aussi la République. C’est aussi les écoles, et je n’oublie pas toutes les personnes privées et les entreprises qui souffrent de ces violences», a déclaré François Cuillandre, maire PS de la ville durant ce rassemblement.
Emmanuel Macron doit recevoir lundi les présidents des deux assemblées, puis mardi les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences. Il a aussi demandé à la Première ministre Élisabeth Borne de rencontrer les présidents des groupes parlementaires lundi. Le chef de l’État souhaite, en outre, «débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements», selon l’Élysée.
Engagé ce week-end, le retour au calme s’est confirmé dans la nuit de dimanche à lundi. Le Ministère de l’intérieur a recensé 352 incendies sur la voie publique, 297 incendies de véhicules et trois blessés parmi les policiers et gendarmes engagés, des chiffres en très net recul par rapport à la nuit précédente.