GrèceLe treizième féminicide en dix mois préoccupe au plus haut point Athènes
Alors qu’une femme de 48 ans a été poignardée par son mari, vendredi, le gouvernement grec prévoit une réforme du Code pénal pour renforcer la lutte «contre les violences sexistes».
Le gouvernement grec s’est dit préoccupé, lundi, par l’assassinat d’une femme par son mari, «un nouveau meurtre abominable», le treizième féminicide depuis le début de l’année, selon l’assemblée des barreaux en Grèce, qui met en garde contre la montée des violences sexistes.
Vendredi dernier, une femme de 48 ans, mère de quatre enfants, a été poignardée et tuée par son mari, 54 ans, qui a été arrêté et poursuivi pour homicide volontaire. Selon certains médias locaux, la victime, qui était séparée de son époux, avait récemment prévenu la police que «sa vie était en danger».
«Nouveau meurtre abominable»
«Malheureusement, nous avons un nouveau meurtre abominable d’une femme, cette fois par son mari», a déploré, lundi, Giannis Oikonomou, porte-parole du gouvernement lors d’un point de presse. «La question de la violence domestique et de la violence contre les femmes préoccupe le gouvernement», a-t-il ajouté, soulignant que «les préjugés sexistes ne sont pas tolérés». Il a annoncé une réforme du Code pénal prévoyant «l’extension de la prescription pour les violences sexistes», sans donner plus de détails.
De son côté, l’assemblée des présidents des barreaux en Grèce a mis en garde, dimanche, contre «les dimensions particulières du phénomène de la violence sexiste et domestique». «Treize femmes ont été assassinées ces derniers temps, tandis que le nombre de phénomènes d’abus physique, psychologique et sexiste a augmenté», a indiqué un communiqué des barreaux.
Ils ont appelé le gouvernement à «appliquer les mesures existantes et à en prendre de nouvelles pour prévenir ces phénomènes». «Tout retard exacerbe et perpétue ce problème», ont-ils prévenu, appelant le gouvernement à soutenir les familles des victimes.
Classe politique indignée
Début août, la Grèce avait été choquée par deux féminicides perpétrés en l’espace de quatre jours: le 30 juillet, une femme de 31 ans avait été poignardée et tuée près d’Athènes par son mari de 40 ans. Le 3 août, une femme de 43 ans avait été abattue à coups de pistolet par son mari à Larissa (centre).
En juillet, le meurtre d’une jeune femme de 26 ans, poussée dans le vide par son compagnon lors d’une dispute pendant leurs vacances sur une île grecque, avait suscité l’indignation de la classe politique, des médias et des ONG. «Nous comptons treize féminicides cette année. La liste des femmes assassinées s’allonge d’une façon effrayante et douloureuse», a déploré, vendredi, le site féministe To Mov.