ParlementDeux élus se battent à Berne pour le Gruyère et les AOP
Les UDC Pierre-André Page et Jacques Nicolet ont interpellé le Conseil fédéral après la décision américaine de ne pas reconnaître l’AOP de notre célèbre fromage.
Deux conseillers nationaux montent au front à Berne pour défendre le Gruyère en particulier et les produits d’Appellation d’Origine Protégée (AOP) d’une manière plus générale. En effet, Pierre-André Page (UDC/FR) et Jacques Nicolet (UDC/VD) ont déposé respectivement une interpellation et une motion auprès du Conseil fédéral sur la question.
Ce qui a fait bondir les deux élus? La décision de la justice américaine en janvier dernier d’autoriser les producteurs outre-Atlantique de produire et vendre leur fromage sous l’appellation générique «gruyère», malgré l’AOP «Gruyère». «C’est un affront pour les producteurs suisses de fromage de Gruyère», tonne Pierre-André Page. «C’est une véritable gifle à l’endroit de l’ensemble des acteurs de la filière du Gruyère AOP», abonde Jacques Nicolet.
«Il y va de la crédibilité de notre économie»
Du coup, Pierre-André Page a décidé d’interpeller le Conseil fédéral afin de connaître la palette des instruments dont disposent la Suisse et les organisations professionnelles afin de garantir aux produits helvétiques estampillés AOP la meilleure protection possible. «Et comment aussi Berne entend renforcer cette protection», explique-t-il. Car pour lui, «il est essentiel que nos producteurs soient protégés contre pareille et aberrante décision de justice. Il y va de la crédibilité de notre économie, sans oublier les conséquences néfastes sur les exportations de nos produits».
Respect des AOP et IGP exigé
Jacques Nicolet, lui, a déposé une motion qui exige l’application et la reconnaissance de nos AOP et de nos IGP (Indication Géographique Protégée) dans les accords passés par Suisse. Ce qui le fâche le plus? C’est que les Américains pourront continuer de produire et vendre leur fromage sous l’appellation gruyère sans jamais être inquiétés. Pire: ils bénéficieront même de l’ensemble du marketing déployé mondialement et financé par la filière du Gruyère AOP.
«Cette situation n’est pas acceptable et appelle à une réaction ferme de la part de nos autorités fédérales», estime-t-il. «Je demande donc au Conseil fédéral d’exiger l’application ainsi que le respect de la reconnaissance de nos AOP et de nos IGP dans l’ensemble des accords commerciaux qu’il sera appelé à traiter ou à modifier à l’avenir» précise-t-il.