FribourgSeize nouveaux aumôniers musulmans formés par l’Uni
Les besoins en accompagnement spirituel musulman sont en hausse dans des domaines comme les soins, l’asile, l’armée ou dans les prisons. Le Centre Suisse Islam et Société de l’Université de Fribourg répond à la demande en formant des aumôniers.
Principalement consultés dans les milieux hospitalier, académique, carcéral, militaire et de l’asile, les aumôniers apportent un accompagnement spirituel à des personnes en ayant exprimé le besoin. Si par le passé, ils étaient quasi totalement de confession chrétienne, le changement du paysage religieux en Suisse (voir encadré) a rendu nécessaire la mise en place d’une aumônerie musulmane. Depuis le 1er janvier 2023, les centre fédéraux d’asile ont des aumôniers musulmans. L’armée aussi a désormais des aumôniers musulmans et juifs.
Quatrième volée l’automne prochain
Pour satisfaire cette demande croissante, il faut des aumôniers avec une formation certifiante et professionnelle. Cela a commencé en 2018, dans le canton de Zurich avec six hommes et six femmes formées par le Centre suisse islam et société (CSIS) de l’Université de Fribourg pour répondre aux besoins en soutien spirituel des patients musulmans zurichois. Depuis, la tendance de la professionnalisation de l’aumônerie musulmane s’est accentuée. Ainsi, au cours des trois dernières années, une cinquantaine d’hommes et de femmes ont achevé leur formation au CSIS. Une quatrième volée débutera à Fribourg en septembre 2024.
Le CSIS propose une formation certifiante pour «renforcer les compétences en aumônerie des personnes offrant des prestations d’accompagnement spirituel à des bénéficiaires musulmans». Seize nouveaux diplômés recevront leur certificat le 1er décembre», a annoncé le CIS mardi.
Fondé en 2015, le CSIS est compétent sur les questions d’islam dans un contexte suisse. Il est actif dans les domaines de la recherche, de l’enseignement et de la formation.
Les «sans religion» majoritaires en Suisse
Le paysage religieux en Suisse s’est sensiblement modifié au cours des dernières années avec notamment une baisse de la foi marquée par une hausse des personnes agnostiques ainsi que celles de confession musulmane. Selon les données de l’Office fédéral de la statistique, en 1970, 97,5% de la population était composée de chrétiens. Les juifs et les musulmans représentaient respectivement 0,4% et 0,2% des habitants. En 2021, les chrétiens formaient 64,7% de la population, les juifs 0,2% et les musulmans 2,8%. Au cours du dernier demi-siècle, la foi est en perte de vitesse croissante en Suisse. En 2021, 32,3% des habitants sont «sans appartenance religieuse». En 1970, cette catégorie ne concernait que 1,2% de la population.