Justice française: Rejugé pour corruption, Nicolas Sarkozy martèle qu’il n’a «rien fait»

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Justice françaiseRejugé pour corruption, Nicolas Sarkozy martèle qu’il n’a «rien fait»

À Paris, pour deux semaines, l’ex-président français passe devant la Cour d’appel. En première instance, il avait écopé de trois ans de prison, dont un an ferme, dans une affaire d’écoutes.

En première instance, à l’issue d’un procès où il avait dénoncé des «infamies», Nicolas Sarkozy avait été condamné, le 1er mars 2021, à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme.

En première instance, à l’issue d’un procès où il avait dénoncé des «infamies», Nicolas Sarkozy avait été condamné, le 1er mars 2021, à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme.

REUTERS

Le procès en appel de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, pour corruption et trafic d’influence dans une affaire d’«écoutes», s’est ouvert lundi, et pour deux semaines, à Paris, en présence de l’ancien président. Costume et cravate noirs sur chemise blanche, l’ancien chef de l’État, 67 ans, a pris place aux côtés de ses deux coprévenus – son avocat historique Thierry Herzog et l’ex-magistrat Gilbert Azibert – dans la salle bondée de la Cour d’appel, qui va les rejuger dans cette affaire qui remonte à 2014.

En première instance, à l’issue d’un procès où il avait dénoncé des «infamies», l’ancien président avait été condamné, le 1er mars 2021, à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, devenant le premier chef de l’État de la Ve République condamné à de la prison ferme. La même peine a été prononcée contre ses coprévenus, assortie pour Thierry Herzog, 67 ans, d’une interdiction d’exercer pendant cinq ans, mise en suspens par l’appel.

Il conteste «avec la plus grande force»

«Je n’ai jamais corrompu qui que ce soit», a affirmé l’ancien président à l’ouverture du procès. Il a acquiescé aux vérifications d’usage de son identité et des faits reprochés, avant de confirmer qu’il conteste sa culpabilité et sa peine de première instance «avec la plus grande force». Il est soupçonné de s’être engagé, en 2014 et via son avocat, à soutenir la candidature de l’ex-magistrat à un poste prestigieux à Monaco, en contrepartie d’interventions concernant une affaire alors examinée par la Cour de cassation.

«Je suis ancien président de la République, je n’ai jamais corrompu qui que ce soit et admettons que c’est une corruption étrange, sans argent, pas un centime pour personne, sans avantage, pas un avantage pour personne et sans victime, puisque personne n’a été lésé», a-t-il déclaré d’une voix forte, dans une salle d’audience bondée.

«Quand on est innocent, on est indigné. Je viens ici défendre mon honneur, qui a été bafoué dans des conditions invraisemblables.»

Nicolas Sarkozy, ex-président français

Reprenant les éléments clés de sa défense, il a aussi tonné: «Quand on est innocent, on est indigné. Je viens ici défendre mon honneur, qui a été bafoué dans des conditions invraisemblables. Je viens convaincre la Cour que je n’ai rien fait.» À sa suite, Thierry Herzog a plus succinctement déclaré vouloir que la Cour puisse, à l’issue des débats, lui «rendre» son «honneur» et «sauver» sa «robe».

«Paul Bismuth»

Ce dossier trouve son origine dans les interceptions téléphoniques de conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat, début 2014. À l’époque, les deux téléphones de l’ex-homme fort de la droite ont été «branchés» par les juges chargés de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007, qui lui ont valu une quadruple inculpation.

Les enquêteurs ont alors découvert l’existence d’une troisième ligne, mise en service, le 11 janvier 2014, sous l’alias «Paul Bismuth» – du nom d’une connaissance de lycée de Thierry Herzog – et dédiée aux échanges entre l’ex-président et son avocat et ami. Au fil de conversations qu’ils pensaient à l’abri des oreilles indiscrètes, se dessinait, selon l’accusation, un pacte de corruption noué avec Gilbert Azibert, 75 ans, avocat général à la Cour de cassation, qui aurait usé de son influence contre la promesse d’une intervention pour sa carrière.

(AFP)

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