Euro en AngleterreRamona Bachmann: «Donner un maximum de fil à retordre aux Suédoises»
L’attaquante de l’équipe de Suisse a raconté les dernières heures mouvementées de sa sélection, à quelques heures de rencontrer la Suède, pour le 2e match de poules de l’Euro 2022.
- par
- Robin Carrel Sheffield
Comment abordez-vous ce match contre la Suède?
Pas de façon optimale... C'est clair qu'arriver face à elles comme ça... Mais bon, on ne peut rien y changer. On doit chercher le positif là-dedans. Demain (ndlr: mercredi), ce sera une rencontre importante et ce sera surtout une bataille mentale de notre côté. Si on commence à fatiguer, parce qu'on n'aura pas assez mangé ni bu ces derniers jours, ce ne sera pas une excuse. On tentera de toute façon de faire une bonne performance.
Racontez-nous ces dernières heures.
Ca n'a pas été la meilleure des préparations, forcément... On a été mises à l'isolement, on a dû rester seules dans notre chambre d'hôtel et on n'a pas pu s'entraîner lundi. Nous ne pouvions rien y faire. On a essayé de se préparer comme on l'a pu. Nous avons participé à une visioconférence et heureusement, ce mardi, on a enfin pu aller sur le pré. Mais ce n'est qu'un entraînement! On va essayer de rester positives. Mercredi, il faudra oublier la fatigue et tout ce qu'il s'est passé. C'est comme ça. On fera le meilleur match qu'on peut.
Face à un gros morceau...
On est prêtes à jouer contre cette Suède. Ca fait longtemps qu'on sait qu'on va devoir se mesurer à elles, on n'a pas commencé à se mettre en place pour cette rencontre il y a deux jours, vous savez. Certaines de mes coéquipières n'ont rien réussi à garder de ce qu'elles ont bu ou mangé, ces deux derniers jours, et il y a plus simple, avant d'être opposées à une telle formation. Mais on va faire en sorte d'aligner la meilleure équipe possible, pour donner un maximum de fil à retordre aux Suédoises.
C'est comment 24 heures coincée dans une chambre d'hôtel?
C'est très long! J'aurais clairement préféré être sur le terrain. Mais bon, on était dans cette situation et je ne pouvais pas y faire grand-chose... J'ai lu, j'ai regardé la télévision, j'ai beaucoup dormi aussi. J'ai essayé de me focaliser sur un maximum de relaxation. Je me suis aussi entraînée un peu en salle. J'ai tout fait ce qui était possible, dans ces conditions, pour être bien. On était quand même inquiètes. Je ne voulais pas avoir de symptômes et ils nous ont toutes isolées pour éviter au maximum les contacts et donc les contaminations.
Tout le monde sur le pont à Sheffield
Cette situation peut avoir encore plus soudé le groupe?
Oui, des théories sur l'ordinateur, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux, mais ça peut nous regrouper en tant qu'équipe. Ce n'était pas la meilleure des préparations? Et puis quoi? On doit être fortes dans la tête et on verra ce que ça donnera sur le terrain. Certaines coéquipières étaient vraiment malades et se sont senties très faibles. Peut-être n'auront-elles pas toutes 90 minutes dans les jambes. Mais on a cinq changements à faire, s'il le faut.
Vous n'avez plus gagné depuis novembre, il y eu deux gifles en préparation, ce nul frustrant contre le Portugal en entrée...
La confiance générale a clairement été meilleure dans le passé. Mais je pense qu'on a quand même de la qualité et on le sait toutes dans le vestiaire. On a perdu largement contre l'Allemagne et l'Angleterre, c'est vrai. Je pense toutefois qu'avec la France, ce sont trois élections qui sont un ou deux niveaux en-dessus de toutes les autres. Et nous, si on travaille bien ensemble, on peut ennuyer la Suède.