Football: Servette n’a plus de certitudes offensives

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FootballServette n’a plus de certitudes offensives

Les Grenat peinent à être constants dans leur façon d’attaquer. Cela s’est notamment vu mercredi lors de la défaite à Zurich (2-1).

Valentin Schnorhk - Zurich
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Valentin Schnorhk - Zurich
Dereck Kutesa n’est plus décisif depuis plus de trois mois avec Servette.

Dereck Kutesa n’est plus décisif depuis plus de trois mois avec Servette.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

On peut parler de l’arbitrage. C’est ce qui énervait le plus les Servettiens mercredi, à la sortie de la défaite 2-1 à Zurich. Plusieurs griefs: une main de Dante à la 53e minute qu’Urs Schnyder n’a pas daigné revoir à la VAR alors que le score était encore de 1-0 pour les Grenat. Peut-être parce que la distance entre le défenseur zurichois et Stevanovic était jugée trop faible. On a le droit de discuter l’interprétation.

En fin de match, un double évènement: M. Schnyder est allé revoir une potentielle main de Katic après avoir sifflé penalty. Il s’était trompé (la balle avait touché le flanc du Croate), il s’est ravisé. Mais dans la continuité de l’action, avant que l’arbitre ne siffle, Stevanovic était accroché par Daprelà. Situation oubliée.

La frustration est légitime. Mais elle ne doit rien occulter. Surtout pas le jeu. Parce que Servette a un souci offensif: il n’a plus de certitudes. Cela ne veut pas dire qu’il est incapable de produire quoi que ce soit, même si c’est le sentiment que le match de Zurich a laissé (seulement 0,56 Expected goals, malgré 14 tirs). Sur les rencontres précédentes, les Grenat ont eu des occasions. Et ils en ont un peu profité, même s’il y a un manque de réalisme.

Défaillances individuelles

Mais au-delà de ça, qui peut bien dire quelles sont les garanties servettiennes dans le secteur offensif? Qui peut affirmer qu’il sait à quoi il joue et comment il le fait? Qui sont les joueurs sur lesquels il peut vraiment se reposer? «Nous avons plus de difficultés à marquer des buts», consentait René Weiler. Dans son discours, il doit y avoir l’idée que Chris Bédia – on y revient toujours – n’a pas été remplacé. Sur ce point, on peut lui donner raison.

Parce qu’Enzo Crivelli est fragile et que la blessure au mollet dont il a été victime à Saint-Gall n’est pas la première de la saison. On peut aussi estimer que Takuma Nishimura a sans doute été en surrégime à son arrivée et qu’il n’a pas le profil pour porter à lui tout seul l’attaque grenat. Jérémy Guillemenot, malgré des statistiques plutôt avantageuses au vu de son temps de jeu, a passablement de déchet et peine à être vraiment trouvé.

Sauf qu’il serait injuste de se limiter aux attaquants nominaux. Il y a depuis quelques semaines à Servette des défaillances individuelles. Pour certains, ce sont des faillites. Depuis qu’il a évolué avec l’équipe de Suisse fin mars, on a de la peine à retrouver le Dereck Kutesa bien inspiré et juste dans la plupart de ses choix. La proportion s’est inversée: il n’a plus été décisif (buts ou assists) depuis la mi-février.

Les autres? Miroslav Stevanovic a ses bons moments, mais il aura manqué de fiabilité tout au long de la saison, par rapport aux précédentes. Alexis Antunes, de son côté, sollicite toujours beaucoup le ballon. Sa protection de balle et la fluidité avec laquelle il est capable de trouver un partenaire restent. Mais ses courses ont perdu en intensité. Il n’est plus le joueur aussi actif qu’il était il y a quelques semaines, même si cela serait injuste de le rendre responsable des pertes de repères servettiennes. Pareil pour Timothé Cognat, qui pour le coup semble se jouer de la fatigue, lui qui a participé à chacun des 55 matchs disputés par les Grenat cette saison.

Question physique?

Alors, comment expliquer cette déliquescence? Peut-être que là, il faut aussi y voir la responsabilité de l’entraîneur. Le jeu très vertical que René Weiler a prôné dès son arrivée a été extrêmement efficace entre l’automne et la fin de l’hiver. Parce que Servette était au top physiquement. Sauf que désormais, les Genevois manquent de fraîcheur. Cela se sent. Et plus que jamais, on remarque qu’ils ont de la difficulté à avoir du contrôle quand ils ont le ballon.

Parce qu’il est toujours plus dur de se projeter vers l’avant, de combiner à plusieurs, de mettre du monde dans la surface. Et donc de faire les bons choix. L’animation offensive servettienne tenait beaucoup là-dessus. Servette pourra-t-il renouer avec ses certitudes le 2 juin en finale de Coupe?

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