VotationLes Valaisans disent non à 54% à la loi Solarexpress
Peu mobilisée, la population valaisanne a refusé de donner les pleins pouvoirs à son Gouvernement pour autoriser les parcs solaires alpins.
- par
- Eric Felley
Les Valaisans ont refusé ce dimanche par 54% des voix le décret de leur Grand Conseil qui proposait d’adopter une procédure accélérée pour la construction de parcs solaires en altitude. Ils ont désavoué le Conseil d’État qui soutenait ce projet, ainsi qu’une bonne partie de la classe politique de droite. Le Haut-Valais a toutefois soutenu ce décret par environ 68% des voix, contre 38% dans le Valais romand. Seulement 36% des citoyens ont participé au scrutin.
Les huit projets proposés, dont trois déjà adoptés par les autorités locales, risquent dorénavant de prendre du retard dans le cadre d’une procédure usuelle de mise à l’enquête par la Commission cantonale des constructions. À noter que la commune d’Anniviers avait accepté à 96% un projet de ce genre lors de son Assemblé primaire en juin dernier. Mais ce dimanche, dans le secret des urnes, elle l’a refusé à 50,6%!
Une idée de Peter Bodenmann
L’histoire des parcs alpins a démarré dans les suites de la guerre en Ukraine et des problèmes d’approvisionnement énergétique de la Suisse. En avril 2022, l’ancien conseiller d’État Peter Bodenmann avait lancé l’idée de la création d’un parc de panneaux solaires de 5km2 dans la montagne de Grengiols. Le conseiller aux États du Centre, Beat Rieder (C/VS), a relayé l’idée à Berne. Il a réussi à convaincre du caractère urgent d’un projet de loi baptisé «Solarexpress». En effet, il a connu un traitement ultrarapide, puisqu’en septembre la loi était sous toit avec un mécanisme de subventions pour les premiers projets à hauteur de 60% des investissements. Premiers arrivés premiers servis jusqu’à fin 2025.
En février dernier, une majorité de la droite du Grand Conseil a accepté un décret donnant les pleins pouvoirs au Conseil d’État pour traiter les demandes et les accepter, tandis que les recours éventuels n’auront pas d’effet suspensif. Le Valais compte huit projets. Ceux d’Anniviers, de Gondo-Zwischbergen et d’Hérémence ont déjà obtenu l’aval de la population locale. Les cinq autres parcs se trouvent à Grengiols, Saas Grund, Vispertal, Ovronnaz et Orsières.
Trois formations politiques s’opposaient à ce décret: les Vert.e.s, le Parti socialiste du Valais romand et l’UDC du Valais romand. Le résultat de 54% de non est le même que celui de la votation sur les Jeux olympiques en 2018.
Les derniers espaces sauvages
Dans un communiqué publié dimanche, les Vert.e.s se réjouissent: «Avec ce vote, les Valaisans démontrent qu’ils refusent de détruire les derniers espaces sauvages de leurs montagnes et qu’ils souhaitent un développement intelligent de l’énergie solaire dans leur canton. C’est également ce que souhaitent les organisations et partis référendaires: «Nous demandons depuis des années que le développement du solaire photovoltaïque se focalise sur les infrastructures existantes, en plaine et en montagne, qui recèlent un potentiel gigantesque et largement sous-exploité», rappelle Philippe Cina, coprésident des Verts valaisans».