La flambée des cas en Chine augmente le risque de nouveaux variants

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Covid-19La flambée des cas en Chine augmente le risque de nouveaux variants

Chaque nouvelle infection augmente les chances que le virus mute, estime Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève.

Un patient atteint du Covid-19 traité dans un hôpital chinois, le 28 décembre 2022.

Un patient atteint du Covid-19 traité dans un hôpital chinois, le 28 décembre 2022.

AFP

La Chine vient d’annoncer la fin le 8 janvier des quarantaines obligatoires à l’arrivée dans le pays, dernier vestige de la politique de restrictions strictes qui ont maintenu le pays largement fermé au monde depuis le début de la pandémie.

Alors que le gouvernement a cessé de publier le nombre de cas quotidiens, les responsables de plusieurs villes estiment que des centaines de milliers de personnes ont été récemment infectées, tandis que les hôpitaux et les crématoriums sont débordés à travers le pays.

Le virus étant désormais libre de circuler parmi près d’un cinquième de la population mondiale – dont la quasi-totalité n’est pas immunisée contre une infection antérieure et qui reste peu vaccinée –, plusieurs pays et experts craignent que la Chine ne devienne un terrain fertile pour l’émergence de nouveaux variants.

«Conditions propices»

Chaque nouvelle infection augmente les chances que le virus mute, estime ainsi Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève. «Le fait que 1,4 milliard de personnes soient soudainement exposées au SARS-CoV-2 crée évidemment des conditions propices à l’émergence de variants», a-t-il dit à l’AFP.

Bruno Lina, professeur de virologie à l’Université française de Lyon, a quant à lui déclaré au journal La Croix que «vu l’intense circulation du virus, et donc le risque accru de mutations, un vivier potentiel de virus pourrait émerger de Chine».

Soumya Swaminathan, qui a été scientifique en chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) jusqu’en novembre, a aussi indiqué qu’une grande partie de la population chinoise était vulnérable, en partie parce que de nombreuses personnes âgées n’ont pas été vaccinées. «Nous devons surveiller de près toute émergence de variants préoccupants», a-t-elle déclaré au site web du journal Indian Express.

Contrôles aux frontières

En réponse à la flambée des cas, l’Italie, le Japon, l’Inde et la Malaisie ont annoncé cette semaine qu’ils allaient renforcer leurs contrôles aux frontières. Les États-Unis ont prévenu qu’ils pourraient suivre leur exemple. Le gouvernement français, qui assure «suivre très attentivement l’évolution de la situation», s’est dit «prêt» mercredi «à étudier toutes les mesures utiles».

L’Inde et le Japon vont imposer des tests PCR obligatoires à tous les passagers en provenance de Chine, une mesure qui, selon Antoine Flahault, pourrait être un moyen de contourner tout retard dans les informations venant de Pékin.  «Si nous réussissons à échantillonner et à séquencer tous les virus identifiés chez tous les voyageurs en provenance de Chine, nous saurons presque aussitôt si de nouveaux variants émergent et se propagent» dans le pays, a-t-il déclaré.

Xu Wenbo, le chef de l’institut de contrôle des virus au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a assuré que les hôpitaux du pays collecteraient des échantillons provenant de patients et téléchargeraient les informations de séquençage dans une nouvelle base de données nationale, ce qui permettra aux autorités de surveiller les nouvelles souches en temps réel. Plus de 130 nouveaux sous-lignages du variant Omicron ont été détectés en Chine au cours des trois derniers mois, a-t-il déclaré la semaine dernière.

«Soupe» de variants

Parmi eux, XXB et BQ.1 et leurs propres sous-lignages, qui se sont propagés aux États-Unis et dans certaines parties de l’Europe ces derniers mois alors qu’un essaim de sous-variants se disputaient la domination dans le monde entier. Cependant, BA.5.2 et BF.7 restent les principales souches d’Omicron détectées en Chine, a déclaré Xu Wenbo, ajoutant que les différents sous-lignages vont probablement co-circuler.

«Une soupe» de plus de 500 nouveaux sous-variants d’Omicron a été identifiée ces derniers mois, a rappelé Antoine Flahault. «Tous les variants, lorsqu’ils sont plus transmissibles que les variants dominants auparavant – tels que BQ.1, B2.75.2, XBB, CH.1 ou BF.7 – représentent définitivement des menaces, car ils peuvent provoquer de nouvelles vagues», a déclaré l’épidémiologiste. «Aujourd’hui, aucun de ces variants ne semble présenter de nouveaux risques particuliers de symptômes plus graves, mais cela pourrait être le cas de nouveaux variants dans un futur proche», a-t-il ajouté.

(AFP)

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