COP28Un accord «historique» pour sortir des énergies fossiles
Les pays du monde entier ont approuvé mercredi, par consensus, à la COP28 à Dubaï, une décision appelant à une «transition» vers l’abandon des énergies fossiles.
Dès l’ouverture de la séance plénière de clôture, les délégués ont adopté la décision préparée par les Emirats arabes unis, déclenchant une ovation debout et de longs applaudissements. Il s’agit d’une décision «historique pour accélérer l’action climatique», a déclaré Sultan Al Jaber, président de la conférence de l’ONU. «Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l’accord final, pour la première fois» dans l’histoire des conférences climatiques des Nations unies, a-t-il ajouté, déclenchant une salve d’applaudissements plus nourrie encore.
Réaction mitigée des Etats insulaires
Quelques minutes plus tard, le texte est adopté. Mais l’enthousiasme est toutefois entamé par la déception des petits Etats insulaires, les premiers menacés de disparition à cause du réchauffement climatique. «Nous avons fait un pas en avant par rapport au statu quo mais c’est d’un changement exponentiel dont nous avions vraiment besoin», a déclaré Anne Rasmussen, représentante des îles Samoa qui préside l’alliance des petits Etats insulaires (Aosis). Elle a été applaudie après cette déclaration par des représentants européens et d’autres nations.
«Nous sommes arrivés à la conclusion que la correction de trajectoire nécessaire n’a pas été assurée», a-t-elle ajouté, jugeant le texte inadéquat pour espérer sauver les îles de la submersion par la montée des eaux. De longs applaudissements et des cris d’encouragements ont conclu son discours, venus de la société civile, unanimement debout au fond de la salle.
L’ère des fossiles «doit se terminer»
«L’ère des énergies fossiles doit se terminer, et elle doit se terminer avec justice et équité», a déclaré le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, après l’accord.
«Je tiens à dire que la sortie des combustibles fossiles est inévitable, qu’ils le veuillent ou non. Espérons qu’elle n’arrive pas trop tard», a souligné le patron de l’ONU, dans un communiqué, en s’adressant à «ceux qui se sont opposés à une référence claire» sur cette notion d’élimination, dans le texte de la COP28. «Le monde ne peut se permettre des retards, de l’indécision ou des demi-mesures», a-t-il insisté.
«Une raison d’être optimiste»
L’émissaire américain pour le climat, John Kerry, a salué mercredi, l’accord obtenu à la COP28 à Dubaï, y voyant «une raison d’être optimiste» dans un monde en conflit. «Je pense que tout le monde sera content que, dans un monde secoué par la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient et tous les autres défis d’une planète qui patauge», il y ait une raison d’être optimiste, d’avoir de la gratitude et de se féliciter tous ensemble ici», a déclaré Kerry.
Les Pays-Bas ont qualifié l’accord obtenu à la COP28 de «moment important». «Pour la première fois, le monde est en train de parler d’un retrait des énergies fossiles», s’est félicité le ministre néerlandais du Climat, dans un message sur X (ex(Twitter). «Plus d’ambition est toujours préférable mais l’objectif (de limiter le réchauffement) à 1,5 degrés reste en vue», a-t-il ajouté.
La France salue la mention du nucléaire
La mention de l’énergie nucléaire dans l’accord conclu, mercredi, à la COP28 à Dubaï, constitue une «reconnaissance historique et une victoire diplomatique pour la France», a estimé la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. «Pour la première fois, le texte mentionne à plusieurs reprises la contribution de l’énergie nucléaire à la lutte contre le changement climatique», a souligné la ministre.
«L’accord de la COP28 qui vient d’être adopté est une victoire du multilatérialisme et de la diplomatie climatique», a également déclaré mercredi la ministre. Adopté au terme de longues négociations, «le texte appelle pour la première fois à la sortie progressive des énergies fossiles, en cohérence avec l’objectif des 1,5°C», niveau de réchauffement planétaire inscrit dans l’accord de Paris en 2015, a-t-elle estimé. «C’est la première fois que tous les pays convergent sur ce point».