CHUVUne patiente alitée depuis plus d’un an peut à nouveau se lever et marcher
Un implant électronique a permis de réguler la pression sanguine de la malade. Cette découverte ouvre des perspectives cliniques importantes
![La patiente lors de ses premiers pas. La patiente lors de ses premiers pas.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/6d2916df-f333-4db9-a5b4-a991a853ff32.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1152&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=dce2acf57ba310a594ca85946ce22a45)
La patiente lors de ses premiers pas.
NeuroRestore/Jimmy James RavierLes équipes du centre de recherche .NeuroRestore ont permis à une personne alitée depuis plus d’un an et demi en raison d’une maladie invalidante neurodégénérative de se lever et de marcher. Comment? «Un système électronique directement implanté sur la moelle épinière a permis de réactiver les neurones régulant la pression artérielle, sans lesquels la patiente perdait systématiquement connaissance en position relevée», explique le CHUV dans un communiqué de presse.
La patiente de 48 ans souffre de MSA-P (Atrophie des systèmes multiples de type Parkinson) – «une maladie neurodégénérative entraînant la perte de neurones sympathiques spécialisés dans la régulation de la pression. Les troubles d’hypotension orthostatiques qui en résultent se manifestent par une chute brutale de la pression artérielle en position relevée, allant jusqu’à la syncope», détaille le CHUV. Cela augmente ainsi le risque de chutes, diminue les capacités à tenir debout et à marcher et réduit finalement l’espérance de vie. Les patients sont ainsi obligés de rester couchés pour ne pas perdre conscience.
En implantant des électrodes et un générateur de stimulation électrique directement sur la moelle épinière, Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV et professeure à l’UNIL, et Grégoire Courtine, professeur en neurosciences à l’EPFL ont observé une amélioration de la régulation de la pression sanguine. En conséquence, la patiente peut «rester consciente beaucoup plus longtemps en position relevée, et entreprendre sa rééducation à la marche», poursuit le communiqué de presse.
Des syncopes à la marche.
CHUV/EPFL/Emmanuel BarraudGrâce à cette découverte, la patiente a pu retrouver une certaine autonomie pour sa vie de tous les jours car elle est désormais capable de marcher sur plus de 250 mètres.
Pour les chercheurs, cette avancée ouvre des perspectives cliniques importantes dans la prise en charge des maladies dégénératives. «Grâce à cette découverte, on peut maintenant aussi traiter les personnes dont les déficits proviennent d’une neurodégénérescence. C’est la première fois qu’on arrive à améliorer les mécanismes de régulation de pression de personnes atteintes de MSA», déclare Jocelyne Bloch.