Discours sur l’état de l’UnionBiden lance une attaque frontale contre Trump
Le président américain a donné jeudi soir un très attendu discours sur l’état de l’Union, le dernier avant la présidentielle de novembre.
Un Joe Biden offensif s’en est pris à son rival Donald Trump dès les premières minutes de son grand discours sur l’état de l’Union jeudi soir, l’accusant de se «soumettre» à Vladimir Poutine et affirmant que la liberté et la démocratie étaient «attaquées» en Amérique.
Dans l’imposant hémicycle du Congrès, sous les acclamations de son camp debout et tandis que l’opposition républicaine restait assise, le démocrate de 81 ans, candidat à sa réélection, a assuré que lui ne «plierai(t)» jamais devant le président russe, qui a lancé en 2022 une invasion de l’Ukraine.
«Mon prédécesseur, un ancien président républicain, dit à Poutine +faites ce que vous voulez+. C’est une citation, un ancien président a vraiment dit ça, se soumettant à un dirigeant russe. Je pense que c’est scandaleux. C’est dangereux, et c’est inacceptable!», a-t-il lancé, sans prononcer le nom de Donald Trump.
Le président doit encore, selon un extrait diffusé à l’avance de cette grande allocution, dessiner «un avenir basé sur les valeurs fondamentales qui définissent l’Amérique: l’honnêteté, la force morale, la dignité, l’égalité».
«Et voilà que quelqu’un de mon âge raconte une autre histoire, celle d’une Amérique tournée vers «la rancœur, la vengeance et la revanche» , va-t-il ajouter, dans une allusion claire à son rival de 77 ans.
Donald Trump a promis de se «venger» de sa défaite de 2020, qu’il n’a jamais reconnue, et des poursuites judiciaires qui s’accumulent contre lui. L’ancien président a prévu de «corriger» en direct les propos de son rival. Il a accusé jeudi le démocrate d’avoir transformé les États-Unis en «film d’horreur» et réclame de débattre avec lui.
Plus grand rebond
Face à la rhétorique du «déclin» scandée par Donald Trump, Joe Biden va assurer que l’Amérique connaît sous sa présidence «le plus grand rebond» de son histoire, après la pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux la première économie mondiale.
«Cela ne fait pas les titres des journaux mais, dans des milliers de villes et de villages, le peuple américain est en train d’écrire l’histoire du plus grand rebond jamais raconté, va-t-il souligner, toujours selon ces extraits diffusés par la Maison-Blanche.
Cela dessine «un avenir plein de promesses», selon Joe Biden, décidé à jouer la carte de l’optimisme face à son rival.
Le président a aussi fustigé l’annulation de la garantie fédérale à l’avortement, promettant de «rétablir» cette protection si les Américains élisent un Congrès favorable au «droit de choisir».
«Clairement, ceux qui se vantent d’avoir (annulé la protection fédérale du droit à l’avortement par la Cour suprême) n’ont aucune idée du pouvoir des femmes en Amérique», a-t-il lancé.
«Mais ils s’en sont rendu compte lorsque la liberté de disposer de son corps a été en jeu dans les urnes et l’a emporté en 2022 et 2023, et ils s’en rendront de nouveau compte en 2024», a ajouté ce catholique qui se veut le défenseur du droit à l’IVG.
Sur la forme, Joe Biden s’est montré combatif, au moment où ne cessent de monter les inquiétudes et critiques sur son âge.
Dans la traditionnelle réponse de l’opposition au discours présidentiel, la sénatrice républicaine Katie Britt doit d’ailleurs selon des extraits attaquer Joe Biden sur son âge. «Notre commandant en chef n’est pas aux commandes. Le monde libre mérite mieux qu’un dirigeant hésitant et diminué», doit-elle insister.
Joe Biden va aussi annoncer au Congrès qu’il a ordonné à l’armée américaine d’établir un port artificiel à Gaza pour acheminer davantage d’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.
Une heure à peine avant le discours du président, la guerre à Gaza s’est invitée à Washington: des manifestants munis de drapeaux palestiniens se sont rassemblés près de la Maison-Blanche tandis que d’autres bloquaient une avenue menant au Capitole, où s’exprimera Joe Biden.
Le convoi de ce dernier a pris un itinéraire qui a évité les groupes de protestataires.