Formule 1Charles Leclerc n’a pas cherché l’attaque
Le Monégasque a terminé 2e de la course sprint, samedi. Il admet que sa Ferrari reste inférieure aux Red Bull sur les longs relais.
- par
- Luc Domenjoz
Il faut se montrer satisfait
Alors qu’il est parti en tête de la course sprint, Charles Leclerc n’a pas résisté longtemps aux attaques de Sergio Perez. En fait, il n’y a pas résisté du tout, n’essayant même pas de garder l’intérieur du premier virage pour gêner son adversaire mexicain au moment où ce dernier l’a attaqué. «Je ne me suis pas vraiment battu contre Sergio, parce que je pensais surtout à conserver mes pneus, je savais que c’était notre point faible, explique Charles Leclerc. J’ai essayé de rester à portée de DRS (le «Drag Réduction System», le système de réduction de la traînée de l’aileron arrière) pour qu’il puisse me tirer sur les lignes droites, mais ça n’a pas fonctionné. Sur la fin, mes pneus étaient trop dégradés, c’est vraiment là où les Red Bull font la différence.»
Le pilote Ferrari se retrouvera une nouvelle fois en tête au départ du Grand Prix, cet après-midi, mais son résultat risque donc d’être semblable à celui de la course sprint. « Les événements ont confirmé ce que nous pensions, c’est-à-dire que les Red Bull ont le dessus en conditions de course. Et on ne va pas pouvoir changer les choses en une nuit. Mais nous avons tout de même effectué un sacré pas en avant si on se souvient où nous en étions au début de la saison. En course, si la victoire n’est pas possible, je vais essayer de marquer le plus de points possible.»
Tsunoda en veut à son équipier
Ce n’était pas la journée de Yuki Tsunoda: pendant les qualifications pour la course sprint (le «sprint shootout», soit littéralement la «fusillade de la sprint»), le Japonais a été coupé dans son élan à quelques mètres du passage de la ligne par l’interruption due à la sortie de piste de l’Américain Logan Sargeant. Si celle-ci était intervenue une seconde plus tard, Yuki Tsunoda aurait franchi le cap de Q2.
Mais au départ de la course sprint, ce fut pire: après avoir perdu deux places par rapport à son équipier Nick de Vries, le Japonais est entré en collision avec ce dernier. Rentré aux stands après avoir touché le mur, le pilote nippon a repris la piste après avoir changé ses pneus. Sur le moment, ses mécaniciens ont pensé que sa voiture était intacte, mais il est vite paru évident que la suspension arrière était tordue: l’Alpha Tauri numéro 22 avançait en crabe!
L’écurie a été condamnée à 5000 dollars d’amende pour n’avoir pas bien examiné les dégâts sur la voiture avant de la laisser repartir. Le pilote, de son côté, était furieux contre son équipier: «J’ai été poussé dans le mur par un autre pilote (ndlr: Nick de Vries), tonnait Yuki Tsunoda. Je n’ai pas réalisé que l’aileron était endommagé, ce qui m’a envoyé dans un mur juste après, par manque d’adhérence à l’avant… le coupable est ici à côté de moi!» ajouta-t-il en regardant son équipier…
Max Verstappen très remonté contre George Russell
À l’arrivée de la course, dans le parc fermé, Max Verstappen s’est rendu compte d’une grosse déchirure au ponton gauche de sa Red Bull RB19. Le champion du monde s’était accroché avec George Russell aux deuxième et troisième virages de la course. Les dégâts causés ont ensuite empêché le Néerlandais d’attaquer Charles Leclerc pour la 2e place. «Je ne comprends pas. Nous avions tous des pneus froids, c’est très facile de les bloquer… George m’a dit, dans sa magnifique façon de s’exprimer, qu’il avait bloqué ses roues, qu’il n’avait pas d’adhérence, et que je n’avais qu’à regarder les images des caméras embarquées… Cela n’a aucun sens, c’est un idiot. Je ne comprends pas qu’il ait pris tant de risques au premier tour, qu’il endommage ma voiture et qu’il conserve sa position.»
George Russell, de son côté, était étonné de la réaction de son rival: « Quand il est venu me voir à l’arrivée, je pensais qu’il allait me dire que ça avait été un beau duel. Sa colère m’a vraiment surpris. À mon avis, sa position était perdue à partir du moment où il était à l’extérieur du virage. Depuis qu’on court en karting, à l’âge de 8 ans, on sait que lorsqu’un pilote est à l’intérieur d’un virage, à la corde, c’est lui qui passe. Sur un circuit urbain comme celui-ci, essayer de résister par l’extérieur fait courir de gros risques… Moi, je suis là pour gagner, pas pour le laisser passer parce qu’il se nomme Max Verstappen sur une Red Bull…»