CoronavirusFaudra-t-il un certificat Covid pour aller skier cet hiver?
Le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la Santé souhaite rendre obligatoire le pass sanitaire pour accéder aux pistes de ski. Le Valais a d’ores et déjà fait savoir qu’il n’en voulait pas.
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- AM/ofu
L’extension du certificat Covid-19 à d’autres secteurs que la gastronomie ou les salles de sport fait l’objet de vifs débats. Interviewé ce dimanche dans la «SonntagsZeitung», le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la Santé, Lukas Engelberger, se montre favorable à l’imposition du pass dans les domaines skiables. «Faire du ski est un loisir», affirme-t-il. Selon lui, pouvoir se passer d’un masque sera agréable pour les clients, dont la plupart seront de toute manière munis d’un certificat. «Et les remontées mécaniques pourraient ainsi augmenter leurs capacités.» En revanche, il voit d’un mauvais œil son imposition dans les transports publics, qui sont une infrastructure de base. L’obligation de porter un masque y a fait ses preuves. Pas question non plus d’imposer le pass sanitaire sur le lieu de travail. «Ça irait trop loin.»
A deux mois du début de la prochaine saison d’hiver, le Valais fait dores et déjà savoir qu’il n’est pas favorable au recours du pass sanitaire sur les domaines skiables. Vendredi, Christophe Darbellay a défendu une ouverture des remontées mécaniques dans des conditions semblables à celles de la saison écoulée (port du masque, respect de la distance dans les files d’attente). «Le Valais est donc contre l’utilisation du certificat Covid pour les remontées mécaniques. Nous sommes cependant prêts à collaborer à une mise en œuvre d’une solution nationale simple et pragmatique.» Même son de cloche auprès de Didier Défago, président des Remontées mécaniques valaisannes: «Nous voulons être sur un pied d’égalité avec les transports publics où le port du masque est obligatoire mais pas le pass Covid. Et nous prônons également une absence de réduction de capacité.»
«L’année 2020 a été rassurante»
Interrogé par la RTS, Pierre Besson, président de la coopérative Magic Pass, estime que les remontées mécaniques devraient être traitées sur pied d’égalité avec les transports publics. Selon lui, tant qu’il n’y a pas de certificat Covid pour prendre le train, il n’y a pas de raison de l’exiger dans les télécabines. «D’autant plus qu’on peut s’appuyer sur l’expérience de 2020, qui a été rassurante.» Il rappelle ainsi: «Si on regarde l’année passée, on n’a pas constaté de clusters sur nos domaines skiables.»
Certificat pas imposé par les grandes boîtes
Selon le «SonntagsBlick», pour l’heure, les grandes entreprises n’imposent pas encore le certificat à leurs employés. Fait notable, le personnel de l’administration fédérale n’est pas non plus concerné. Les concepts de protection en vigueur suffiraient. Mais la possibilité de l’installer dans certaines situations spécifiques sera toutefois examinée, a déclaré un porte-parole des ressources humaines.
D’autres veulent réduire le champ d’application du certificat Covid-19. C’est le cas de la conseillère nationale UDC d’Obwald, Monika Rüegger. Elle avait demandé au printemps - avec succès - de rouvrir les restaurants pour accueillir les travailleurs ne disposant pas de local chauffé pour manger à midi. Cet automne, elle remet le couvert. Selon la «SonntagsZeitung», elle souhaite désormais une levée de l’obligation du certificat dans les restaurants aux heures du casse-croûte, afin qu’il n’y ait pas d’inégalité entre les cols blancs disposant d’une cafétéria (dans lesquelles le pass n’est pas nécessaire) et les cols bleus qui travaillent à l’extérieur.