Hôpital de Bâle: des lésions au coeur après le booster

Publié

Vaccination CovidÉtude à l’Hôpital de Bâle: le booster fait réagir le coeur

Des membres du personnel de l’Hôpital universitaire de Bâle ont participé à une enquête sur les effets du vaccin sur le muscle cardiaque. Les résultats ont surpris les chercheurs.

Yannick Weber
par
Yannick Weber
Chez environ 3% des personnes ayant reçu la troisième dose, de très légères lésions au coeur ont été constatées.

Chez environ 3% des personnes ayant reçu la troisième dose, de très légères lésions au coeur ont été constatées.

20min/Simon Glauser

Plus de 770 collaborateurs de l’Hôpital universitaire de Bâle, qui ont reçu une dose de rappel du vaccin contre le Covid de Moderna en décembre 2021 et début 2022, ont accepté de participer à une étude. Trois jours après la dose, ils ont fait une prise de sang et relevé le biomarqueur appelé troponine, qui donne des indications sur d’éventuelles lésions du muscle cardiaque. 

Des lésions chez 3% des personnes «boostées»

Et les résultats ont surpris les chercheurs. Le cardiologue Christian Müller relève que l’impact du vaccin sur le coeur n’était connu que dans les rares cas de myocardites consécutives à la vaccination, qui se produisent statistiquement environ 35 fois pour 1 million de doses administrées. Or, à Bâle, «nous avons constaté des indices de lésions légères et transitoires des cellules du myocarde chez 22 des 777 participants, soit 2,8 pour cent», relève le chercheur.

«Il y a donc une légère lésion des cellules myocardiques chez près de trois pour cent, ce qu'il ne faut pas surestimer, mais qu'il ne faut pas non plus ignorer», dit-il, tout en précisant qu’il s’agit d’effets légers. «Les symptômes peuvent être l'essoufflement, la fatigue, peut-être aussi une pression sur la poitrine.»

Le bénéfice reste supérieur au risque

L’étude a aussi révélé que ces élévations de troponine étaient courtes. «Déjà le lendemain, soit au quatrième jour après la vaccination, chez la moitié des 22 personnes concernées, les taux étaient de nouveau dans la norme», note-t-il, ajoutant que cette donnée est «extrêmement sensible» et qu’il aurait fallu des taux trois à cinq fois supérieurs pour que des lésions soient visibles lors d’une IRM, par exemple.

Selon lui, ces trouvailles ne changent pas les recommandations vaccinales, même chez les patients ayant des conditions cardiaques. «Ces groupes présentent un risque plus élevé d’évolutions graves avec le Covid. Le bénéfice d’une forte protection vaccinale chez eux ne fait aucun doute», affirme-t-il.

Quatrième dose boudée

Ton opinion

89 commentaires