Open d’AustralieAryna Sabalenka sacrée reine d’Australie
La Biélorusse a su encaisser la perte de la première manche pour décrocher son premier titre du Grand Chelem face à Elena Rybakina (4-6, 6-3, 6-4).
Première finale, premier titre pour Aryna Sabalenka! Après trois demi-finales en deux ans, la Biélorusse (24 ans) est une championne de Grand Chelem. Au bout d’une finale palpitante et intense, la numéro 5 mondiale a repoussé les limites de son envie de ses effrayantes frappes de balles pour asphyxier la championne de Wimbledon Elena Rybakina (4-6, 6-3, 6-4).
Les premiers échanges de cette finale proposèrent une sorte de voyage dans le temps. Sept aces sur les treize premiers points, des retours frappés à pleine puissance, cette entame de feu nous renvoyait à l’époque des grands puncheurs des années 1990; ceux qui poussèrent l’ATP à ralentir les surfaces. S’il fallait étirer l’analogie, on oserait évoquer un Philippoussis (Sabalenka) - Safin (Rybakina); un duel entre deux immenses frappes dont la puissance est générée de manière différente.
À la force brute de Sabalenka, Elena Rybakina répond en effet par une forme de puissance souple, née de son amplitude et de son timing. La balle sort de sa raquette avec un naturel, une évidence assez fascinante. Est-ce cette impression de facilité qui a poussé Sabalenka à forcer très vite son engagement. Dès le troisième jeu, malgré ses quatre aces, la Biélorusse se crispait pour offrir un break rapide et rageant (40-0). Le sort du premier set était jeté (6-4).
Le grand mérite d’Aryna Sabalenka aura été de renverser cet ascendant. Au mental (quels risques sur ses deuxièmes balles!) et en reculant légèrement sa position en retour, la tombeuse de Belinda Bencic parvenait à durcir un peu plus les échanges pour dérégler la mécanique adverse. Poing serré et cris rageurs, la Biélorusse était soudain devenue la patronne de la Rod Laver Arena (6-3).
Elle attaquait logiquement la manche décisive avec le vent dans le dos, obligeant Rybakina à s’accrocher grâce à son service, comme sur cette balle de break sauvée d’une première balle autoritaire (2-2). Un sursis. Car deux jeux plus tard, l’énorme détermination d’Aryna Sabalenka allait être récompensée du break décisif au bout d’un nouvel enchaînement supersonique (4-3). La Biélorusse venait de forcer son destin en championne. Elle allait l’écrire trois jeux plus tard pour s’offrir la plus belle des émotions.