MoscouStatue du fondateur de la police politique soviétique de retour
La première statue de Felix Dzerjinski avait été déboulonnée en août 1991 par une foule de Moscovites en liesse, au moment des événements qui ont mené à la disparition de l’URSS.
Une statue de Felix Dzerjinski, le fondateur de la redoutable police politique soviétique, a été installée lundi au siège des services de renseignement extérieurs russes, à Moscou, un nouveau signe de la réhabilitation de l’URSS en Russie.
Cette sculpture est une copie quasi exacte de la statue de «Felix de fer», l’homme à l’origine de la Tcheka, qui a trôné pendant des décennies dans la capitale russe sur la place de la Loubianka, le siège du KGB puis celui du FSB russe. Cette première statue, érigée en 1958, avait été déboulonnée en août 1991 par une foule de Moscovites en liesse, au moment des événements qui ont mené à la disparition de l’URSS.
D’une honnêteté «cristalline»
Le nouveau monument, situé devant le siège des services de renseignement extérieurs (SVR), a été inauguré, lundi, par leur patron Sergueï Narychkine, qui a qualifié Felix Dzerjinski d’«altruiste, dévoué et déterminé» et de «symbole de son époque, un exemple d’honnêteté cristalline». Felix Dzerjinski (1877-1926) a été l’un des architectes de la terreur bolchévique, qui a mené à des arrestations et des exécutions de masse.
La réhabilitation de l’URSS progresse depuis plusieurs années en Russie, sous l’impulsion de Vladimir Poutine, un ex-agent du KGB qui devint le directeur du FSB. Plusieurs statues de Staline ont été récemment inaugurées, tandis que le président russe a multiplié les parallèles entre le conflit en Ukraine et la Seconde Guerre mondiale.
Le Kremlin ne nie pas les répressions soviétiques, mais les relativise, les présentant comme une tragédie sans réel coupable.
Plaques commémoratives saccagées
La justice russe a ordonné, fin 2021, la dissolution de l’ONG Mémorial, lauréate du Prix Nobel de la paix, qui documentait depuis plus de 30 ans les crimes soviétiques et a fait pression sur l’Etat pour qu’il reconnaisse sa responsabilité à cet égard.
Plusieurs plaques à la mémoire des victimes des répressions soviétiques ont par ailleurs été saccagées ces derniers mois à Moscou. Des milliers de Russes, opposants ou citoyens ordinaires, ont été poursuivis pour avoir protesté contre le conflit en Ukraine, se voyant parfois infliger de lourdes peines de prison.