Chris McSorley: «En Grande-Bretagne, on m’a dit que je devais m’endurcir!»

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Hockey sur glaceChris McSorley: «En Grande-Bretagne, on m’a dit que je devais m’endurcir!»

Avant de débarquer à Genève-Servette au début des années 2000, l'Ontarien a écumé les patinoires britanniques et dirigé la sélection nationale. La Suisse affronte la Grande-Bretagne mercredi (20h20).

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
Désormais actionnaire et co-proprietaire du HC Sierre, Chris McSorley garde de lumineux souvenirs de ses années passées dans le championnat de Grande-Bretagne et sur le banc de la sélection britannique.

Désormais actionnaire et co-proprietaire du HC Sierre, Chris McSorley garde de lumineux souvenirs de ses années passées dans le championnat de Grande-Bretagne et sur le banc de la sélection britannique.

Pascal Muller/freshfocus

«Le hockey britannique, c’était une sacrée aventure», se marre Chris McSorley. «Disons que c’était une façon très, très musclée de jouer au hockey. Alors vous pouvez vous imaginer que pour quelqu’un comme moi, à l’époque, c’était parfait.» 

Chris McSorley a débarqué à Londres en 1999 pour entraîner les London Knights (qui ont existé de 1998 à 2003), un club sous l’égide du groupe Anschutz, à l’époque propriétaire des Los Angeles Kings, puis plus tard de Genève-Servette avant son rachat par McSorley en 2005.

«Je découvrais ce hockey britannique en tant que coach. Les joueurs étaient costauds et durs. Quand je suis arrivé, il y avait beaucoup de sales coups sur la glace et de nombreuses bagarres. J’étais allé voir le directeur de la ligue pour lui demander si tout ceci était bien normal, si on pouvait vraiment jouer de cette façon dans cette ligue. Il m’avait répondu que je ferais mieux de m’endurcir un peu!», éclate de rire l’ancien coach et propriétaire de Genève-Servette, un homme qui a tout de même cumulé plus de 2000 minutes de pénalité et fait les 400 coups sur la glace dans sa carrière de joueur.

«Je me suis dit: «Ok, puisque c’est comme ça, je vais aller chercher tous les hors-la-loi que je pourrai trouver». Autant vous dire que mes équipes, à l’époque en Angleterre, comprenaient de sacrés personnages.»

Malgré leur style de jeu «épicé», les Knights ont connu du succès avec McSorley à leur tête, notamment en remportant la Super League britannique en 2000. «Mais notre plus grand succès a été d’atteindre la finale de la Coupe Continentale en 2001, se souvient McSorley. Nous avions perdu 1-0 en finale contre les ZSC Lions.»

Coach national pendant quatre ans

A sa deuxième saison sur le banc des Knights, McSorley a également hérité de la sélection nationale. Un poste qu’il conservera durant quatre ans, soit jusqu’en 2004, sans pour autant parvenir à rejoindre l’élite du hockey mondial avec la sélection britannique. «En regardant aujourd’hui en arrière, je constate que le hockey britannique a connu une belle évolution. C’est devenu un pays de hockey sérieux, même si ce sport a toujours été dans l’ombre du cricket, du football et du rugby. Les joueurs étrangers ou naturalisés, notamment les Canadiens, ont grandement contribué à élever le niveau. En Grande-Bretagne, les fans de hockey sont vraiment passionnés. Des clubs comme Sheffield et Nottingham parviennent à attirer 6000 spectateurs à leur match, ce qui n’est pas rien.» 

Chris McSorley, qui est en passe de développer et de dynamiser le hockey en Valais avec le rapprochement entre Sierre et Martigny ainsi que son projet de nouvelle patinoire à Sierre, garde des souvenirs lumineux de ses années passées à Londres et sur le banc de la sélection britannique. «Cela a fait de moi un meilleur coach, car je n’avais pas d’autre choix que d’être très innovatif en raison des différences de niveaux entre les joueurs.»

Mercredi soir, l’équipe de Suisse affronte la Grande-Bretagne à Prague pour son quatrième match du Mondial (20h20). Les Britanniques sont toujours restés costauds, mais ne sont plus aussi tarés qu’à l’époque de Chris McSorley.

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