FootballAlain Geiger: «Pétillant, ça veut dire quoi au final?»
Pour son devoir de rentrée, Servette s’attaque à Grasshopper samedi à la Praille (coup d’envoi 20 h 30). L’occasion pour son coach de relativiser la notion de beau jeu.
- par
- Nicolas Jacquier
Mine de rien, ce Servette-Grasshopper (coup d’envoi 20 h 30) représente une affiche de gala exaltant un parfum de nostalgie. Voilà qui rappelle en tout cas les années 80 quand Genevois et Zurichois régnaient quasi sans partage sur le football helvétique. Le joueur Alain Geiger n’a pas oublié ces années-là. «On se tirait la bourre, on jouait chaque fois pour le titre, se souvient le Valaisan, qui, plus tard, a aussi évolué dans les rangs adverses. Quand ce n’est pas Servette qui était premier, c’était GC…»
Si tout a changé depuis, à commencer par un lustre à jamais disparu, Servette-GC demeure un classique du championnat. «On se retrouve devant un challenge énorme. On sait qu’on a les moyens de bouger GC. On est content de ce que l’on a réalisé jusqu’à maintenant…» Pour le club de la Praille, restant sur deux victoires heureuses à domicile fêtées contre Saint-Gall et Winterthour (chaque fois sur le score de 1-0), c’est en même temps l’occasion de confirmer sa solidité défensive.
Revers de la médaille, on sait aussi que Servette, marquant trop peu, a appris à faire triompher son froid réalisme. Les trois buts que ses joueurs ont inscrits jusque-là en championnat leur ont rapporté neuf points. C’est beaucoup, au vu du spectacle offert. Face à l’éternel débat du beau jeu dont son équipe s’est supposément éloignée, Alain Geiger préfère dégager en touche et laisser dire. «L’important, reprend-il, c’est d’avancer. Et il y a plusieurs manières de le faire. On n’a certes pas été pétillant mais pétillant, ça veut dire quoi au final?»
Le club a aussi changé de politique, misant davantage sur les espoirs sortis de l’Académie. «Et ça, personne n’en parle. On n’a pas l’habitude de voir Servette agir ainsi; c’est plus facile d’acheter des joueurs comme certains le font.»
Sans doute faut-il s’habituer à voir à l’œuvre un Servette plus pragmatique, donc moins séduisant. Mais tout pourrait revenir, il suffirait d’un déclic, d’une étincelle pour que Servette retrouve la maestria qui le caractérisait naguère, dans un passé pas si lointain.
Attention à Dadashov
Affronter aujourd’hui GC, apparu très à l’aise depuis le coup d’envoi du championnat, ne s’apparente au demeurant pas à un cadeau. Les Genevois devront veiller à ne pas se laisser surprendre par l’équipe de Giorgio Contini, laquelle maîtrise à la perfection l’art de l’esquive et du contre.
Déjà auteur de 3 buts, Dadashov incarne ce danger permanent. Servette devra s’en méfier. «Il provoque, il ose s’infiltrer, pour les défenses, c’est un attaquant emmerdant… Pour ce que l’on a vu jusqu’ici, il est très pétillant, oui, c’est ça.»