États-UnisL’agresseur du mari de Nancy Pelosi inculpé de tentative d’enlèvement
Muni d’une corde, de gants et de ruban adhésif, le suspect a voulu kidnapper la cheffe des Démocrates du Congrès des États-Unis.
L’homme suspecté d’avoir violemment agressé le mari de la cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi a été inculpé de tentative d’enlèvement et d’agression, a annoncé le ministère américain de la Justice lundi. L’homme, qui cherchait l’élue, avait déclaré lors de son arrestation avoir eu l’intention de lui «briser les rotules» si elle mentait, selon un document judiciaire fédéral.
Il s’était introduit vendredi matin dans le domicile du couple, à San Francisco, équipé notamment de corde, de paires de gants et de ruban adhésif, a précisé le ministère dans un communiqué. Autant d’éléments qui prouvent, selon le ministère, qu’il avait l’intention de kidnapper la responsable, un chef d’inculpation qui pourrait lui valoir jusqu’à 20 ans de prison. Avoir agressé son mari lui fait encourir une autre peine de prison pouvant aller jusqu’à 30 ans, a déclaré le ministère de la Justice.
«Motif politique»
Lundi soir, la procureure de San Francisco a annoncé une volée de nouveaux chefs d’inculpation, notamment tentative de meurtre et cambriolage, cette fois au niveau local et non fédéral. Il s’agissait d’une attaque «à motif politique», et l’homme pourrait être condamné à la prison à vie, a précisé Brooke Jenkins lors d’une conférence de presse.
L’homme était entré dans la chambre du couple en cherchant Nancy Pelosi, qui se trouvait à Washington ce jour-là. Son arrivée avait réveillé Paul Pelosi, 82 ans, qui avait eu le temps d’appeler le numéro d’urgence 911 avant que le suspect ne l’attaque avec un marteau. Après son arrestation, l’homme de 42 ans avait déclaré aux agents qu’il jugeait Nancy Pelosi responsable des «mensonges» propagés selon lui par le parti démocrate, d’après un document judiciaire joint au communiqué du ministère.
Précisant avoir eu l’intention de la prendre en otage et de lui parler, l’homme avait expliqué que si elle lui disait «la vérité», il la libérerait, mais que «si elle ‘‘mentait’’, il lui ‘‘briserait les rotules’’», selon cette même source. Paul Pelosi a «subi la punition à sa place», avait affirmé le suspect. Nancy Pelosi, qui s’était dite «traumatisée» par l’attaque, a déclaré lundi soir que son mari faisait «des progrès constants dans ce qui sera une longue convalescence».
Nancy Pelosi «traumatisée»
Cette agression s’est produite à une dizaine de jours des élections de mi-mandat, lors desquelles les démocrates risquent fort de perdre leur majorité à la Chambre des représentants. Vendredi, avant que les détails de l’agression du mari de Nancy Pelosi ne soient connus, des responsables sécuritaires américains s’étaient inquiétés dans un mémo que la désinformation ne pousse certains extrémistes à commettre des attaques violentes.
Des craintes également exprimées par le président Joe Biden, qui, dans un discours vendredi soir, avait prévenu que la désinformation pouvait influencer les personnes qui ne sont «pas totalement équilibrées». L’homme, qui vivait dans un garage dans une petite ville près de San Francisco, avait partagé sur les réseaux sociaux ces derniers mois des publications affirmant que les élections avaient été volées ou que les vaccins anti-Covid ne fonctionnaient pas.
Inti Gonzalez, dont la mère a été la compagne du suspect pendant des années, a affirmé qu’il avait des problèmes de santé mentale, et s’était récemment tourné vers le complotisme d’extrême droite. La classe politique américaine s’était montrée unanime dans sa condamnation de l’attaque. Le président Joe Biden notamment avait dénoncé un acte «ignoble».