VenezuelaReprise des pourparlers entre Nicolás Maduro et l’opposition
Les délégations de chaque camp sont à Mexico depuis vendredi pour le deuxième round de négociations qui devrait durer jusqu’à lundi.
Le gouvernement vénézuélien et l’opposition ont entamé vendredi à Mexico un deuxième round de négociations dont le but est de sortir le pays de l’ornière politique et économique grâce notamment à la participation de l’opposition aux élections régionales du 21 novembre. Les deux délégations se sont réunies vendredi à 15H00 locales (22H00, heure suisse), selon des sources proches des négociations parrainées par la Norvège et qui devraient durer jusqu’à lundi.
«Nous saluons le début des négociations (…) Nous espérons que ce processus posera les fondations pour l’issue démocratique que méritent les Vénézuéliens. Nous sommes solidaires du peuple vénézuélien qui travaille pacifiquement pour restaurer la démocratie», a affirmé sur Twitter Ned Price, le porte-parole du Département d’État américain alors que les États-Unis cherchent à évincer du pouvoir Nicolas Maduro, qu’ils ne reconnaissent pas comme président légitime.
Le camp du président vénézuélien est représenté à Mexico par une délégation de 11 personnes sous la houlette du président du parlement --un homme clé du pouvoir-- Jorge Rodriguez. Celui-ci a déclaré jeudi à Telesur que ses propositions seraient axées «sur la question économique et sociale (…) et sur la restitution des ressources qui appartiennent au Venezuela afin de répondre aux besoins de toute la population».
«Pour la libération et la démocratie»
L’opposition, dont les leaders sont divisés, veut elle en priorité obtenir des «conditions pour des élections libres et équitables (…) nous luttons pour la libération et la démocratie, pour sortir de la tragédie, dans la rue ou au Mexique», a fait valoir cette semaine sur Twitter le chef de l’opposition Juan Guaido qu’une cinquantaine de pays reconnaissent comme président en exercice.
Après avoir confirmé cette semaine qu’elle participerait aux élections des maires et des gouverneurs le 21 novembre, l’opposition va rompre avec trois ans de boycott électoral. Elle a par ailleurs réaffirmé les accords établis le 13 août dans un protocole d’accord lors du premier round de pourparlers à Mexico.
Sept points de discussion avaient été soulevés dans le document, notamment les droits politiques, les garanties électorales et un calendrier pour des élections observables, a déclaré à l’AFP une source proche des négociations.
Le mémorandum comprend également des aspects tels que la levée des sanctions et le rétablissement des droits, la coexistence politique et sociale, la protection de l’économie et les garanties de mise en œuvre, ainsi que le suivi et la vérification de ce qui a été convenu.
Reconnaissance internationale
L’opposition avait boycotté la présidentielle de 2018, à l’issue de laquelle le président Nicolás Maduro a été réélu, et les élections législatives de 2020, perdant le Parlement, le seul pouvoir qu’elle contrôlait depuis 2015. Elle accuse le pouvoir de fraudes.
Le président Maduro cherche une reconnaissance internationale et une levée partielle sinon totale des sanctions en échange de concessions à l’opposition. Il espère notamment tourner la page Donald Trump pour négocier avec le président Joe Biden, réputé plus souple que son prédécesseur à la Maison-Blanche.
Mais, à l’image de l’arrestation suivie de la libération de l’opposant Freddy Guevara, présent à Mexico, Nicolás Maduro souffle le froid et le chaud. Le pouvoir dénonce régulièrement les sanctions internationales, qui comprennent un embargo pétrolier, comme étant à l’origine de la grave crise économique que traverse le pays dont le PIB a chuté de 80% depuis 2014.