Sommet des AmériquesLes États-Unis veulent lutter contre la désinformation en Amérique latine
Le chef de la diplomatie américaine s’est engagé mardi à ce que son pays augmente les moyens pour lutter contre la désinformation en espagnol.
Antony Blinken, qui s’adressait à des journalistes lors d’une rencontre en marge du Sommet des Amériques ouvert lundi à Los Angeles, a annoncé que le département d’État allait lancer en Amérique latine une nouvelle initiative.
Ce «réseau pour la communication numérique», qui possède déjà des plateformes en Europe et en Afrique, vise à réunir des journalistes pour des formations et des échanges d’expériences. Il est financé mais pas géré par le département d’État.
Antony Blinken a déploré que la désinformation ait pris une ampleur «faramineuse», racontant comment une fausse nouvelle prétendant que le Covid-19 est une arme biologique créée par le Canada a été lue 2,1 millions de fois sur les réseaux sociaux au cours des trois derniers mois. Dans le même temps, les publications de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’ont obtenu que 25’000 vues, a-t-il dit.
«Saper la confiance»
«Nous avons vu comment de telles informations fallacieuses peuvent polariser les communautés, intoxiquer le débat public et saper la confiance des gens dans les systèmes de santé, les institutions gouvernementales et la démocratie elle-même», a lancé Antony Blinken.
Le secrétaire d’État américain a accusé des «gouvernements et autres acteurs» d’avoir propagé des fausses informations sur le Covid, «prenant entre autres délibérément pour cibles les réseaux sociaux hispanophones de la région».
Les États-Unis ont déjà par le passé pointé du doigt la responsabilité de la Russie, et dans une moindre mesure celle de la Chine, dans la diffusion d’histoires inventées de toutes pièces sur la pandémie pour décrédibiliser les gouvernements occidentaux.
Antony Blinken s’est aussi inquiété que certains prennent comme prétexte ces «fake news» pour harceler les journalistes, soulignant qu’«au moins seize» d’entre eux avaient déjà été tués en 2022 dans «l’hémisphère occidental», terme qui désigne les deux continents américains. «Aucune autre région au monde n’est plus dangereuse pour les journalistes», a-t-il affirmé.