Netflix nous souhaite un joyeux Noël avec la fin du monde

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CinémaNetflix nous souhaite un joyeux Noël avec la fin du monde

La chaîne de streaming ajoute à son catalogue «Don’t Look Up», une comédie sarcastique luxueuse dotée d’une distribution en béton armé.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet

On connaissait Adam McKay pour ses comédies burlesques qui donnaient à Will Ferrell de quoi exprimer son talent comique. On l’a connu ensuite pour un brillant cours d’économie pour les nuls sur l’éclatement de la bulle immobilière en 2007 qui a conduit à la gigantesque crise financière de 2008 («The Big Short»). Après un détour vers la politique nord-américaine et un portrait au vitriol de Dick Cheney dans «Vice», on retrouve sa patte dans «Don’t Look Up: déni cosmique» que Netflix offre à ses abonnés la veille de Noël. Le cadeau est emballé de noir avec un joli ruban rouge. Rouge sanguin.

Sourires crispés

«Déni cosmique» est une comédie mais du genre qui vise la tête et frappe au ventre. Les sourires qu’elle suscite sont crispés, c’est voulu. Des scientifiques (Jennifer Lawrence et Leonardo DiCaprio) découvrent l’existence d’une comète de 9 kilomètres d’envergure. Grande nouvelle mais, léger hic, cette «tueuse de planète» fonce droit sur la Terre qu’elle percutera six mois plus tard. Que fait-on dans ces circonstances? On alerte la présidence (Meryl Streep) de la plus grande puissance mondiale, les États-Unis. C’est ici que tout part de travers et le long métrage de plus de deux heures s’en amuse autant qu’il s’en désole.

Le tigre se parfume au vitriol

Rien n’échappe au vitriol déversé sur les mœurs qui définissent nos sociétés occidentales modernes: la communication, les médias, tous les médias, les réseaux sociaux, la politique, l’économie ultralibérale, l’arrogance des entreprises technologiques, les cyniques autant que les idéalistes, les bigots, les âpres au gain, les stars du rap et influenceurs. Et aussi les sans noms victimes inconscientes voire consentantes. Chacun en prend pour son grade, les bons sentiments sont laissés à d’autres.

Si ce «Surtout ne regardez pas le ciel» était mal écrit, mal interprété, mal rythmé, mal finalisé, son échec aurait été total. Ce n’est à notre sens pas le cas. Soutenu par une distribution quatre étoiles (et une comète), Adam McKay livre un brûlot d’une logique implacable sans être pour autant prévisible dans le détail. Le sort qu’il réserve aux survivants du cataclysme reste dans le ton. Peu subtil mais efficace.

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