Grand Prix du BrésilFormule 1: tous contre les sprints!
À São Paulo, la dernière des six courses sprint de la saison s’est déroulée sans passion ni trompette. Le format de ces petites courses du samedi ne convainc personne.
- par
- Luc Domenjoz
Cette saison, le nombre de week-ends «sprint» est passé de 3 à 6, avec une petite séance qualificative suivie d’une course courte le samedi (d’une longueur d’un tiers de celle d’un Grand Prix). Une fois de plus, ce samedi, c’est Max Verstappen qui s’est imposé facilement après avoir bondi en tête dès le premier virage.
Quasi tous les pilotes étaient partis en pneus tendres, pour se rendre compte dès les premiers tours que ces derniers supportaient mal la chaleur de la piste de São Paulo (55 degrés Celsius hier). Du coup, même si plusieurs duels se sont déroulés au sein du peloton, chacun tentait tant bien que mal de gérer l’adhérence de ses gommes pour amener leur monoplace jusqu’à l’arrivée.
«Le format n’est pas bon»
Au final, ces courses sprint n’apportent pas l’excitation qu’elles étaient censées susciter. «Le format que nous avons en ce moment n’est pas bon, ni pour les pilotes, ni pour les écuries, ni pour les fans», a déclaré Christian Horner, le patron de l’écurie Red Bull, au soir de la course sprint de São Paulo. Que son écurie venait pourtant de remporter! «Oui, nous avons gagné, et alors? On ne sait pas quoi faire de cette victoire, parce que tout le monde est déjà concentré sur le Grand Prix de dimanche. Il faut changer ce format: on pourrait introduire un prix très important en argent cash, ce qui motiverait tout le monde et justifierait la fête à l’arrivée. Inutile d’en faire un championnat «sprint» séparé, comme j’en ai entendu l’idée, tout le monde s’en moquerait. Faudrait-il donner plus de points aux sprints, inverser leur grille de départ, ou simplement avoir deux vrais Grands Prix par week-end? Je n’en sais rien, mais il faut faire quelque chose.»
Course déflorée
L’un des problèmes de la course sprint, c’est qu’elle donne un aperçu assez précis de ce que sera le Grand Prix de dimanche. À São Paulo, on a vu que Max Verstappen se promène en piste (quelle surprise!), que Lando Norris évolue à faible distance de la Red Bull… et que les autres sont largués. Ni les Ferrari ni les Mercedes n’ont été capables de suivre le rythme, ce qui donne une bonne indication de ce qui se passera ce soir pendant le Grand Prix. Le suspense de la course est donc quelque peu défloré avec la sprint, ce que personne ne souhaite.
Quelles solutions?
Dans le paddock de São Paulo, chacun y va de son idée, forcément incompatible avec celle du voisin. «Il faut prendre l’ordre du championnat et l’inverser pour créer la grille de départ», propose Sergio Perez, troisième samedi. «Si on a des pneus qui résistent mieux, on aura absolument aucun dépassement pendant la sprint, ce sera encore pire que maintenant», rétorque Lando Norris, un peu hors-sujet. Quant à Max Verstappen, il propose de se débarrasser purement et simplement des courses sprint et d’en revenir à un format classique avec essais libres les vendredis et qualifications les samedis.
La Fédération Internationale de l’Automobile (la FIA) et Liberty Media, la société qui détient les droits commerciaux de la F1, sont en train de consulter les écuries pour proposer un changement de format pour 2024 – on ne sait guère davantage combien de week-ends «sprint» sont prévus pour l’instant.
L’une des idées serait d’avoir la séance qualificative de la course sprint le vendredi, puis la course sprint le samedi matin avant des qualifications classiques le samedi après-midi… ce qui serait vraiment un changement cosmétique, et ce qui ne résoudra pas le sentiment de vide que procurent ces courses sprint. A suivre.