Royaume-UniPremiers retours très positifs d’un test sur la semaine de quatre jours
Une période de six mois permet à une septantaine d’entreprises britanniques de s’essayer à la semaine de travail de quatre jours. Près de 90% d’entre elles pensent déjà prolonger l’essai.
Un test à grande échelle de la semaine de quatre jours au Royaume-Uni, lancé en juin pour six mois, donne des résultats pour l’instant largement positifs, selon des données de mi-parcours publiées, mardi, par les organisateurs.
Plus de 70 entreprises se sont inscrites pour cette expérimentation, qui permet à plus de 3300 salariés de travailler un jour de moins par semaine tout en conservant le même salaire. Selon un sondage réalisé auprès des entreprises, auquel un peu plus de la moitié a répondu, 88% «ont déclaré que la semaine de quatre jours fonctionnait bien pour leur entreprise à ce stade», rapporte 4 Day Week Global, association qui organise l’expérimentation, avec notamment les Universités de Cambridge et d’Oxford.
«Il reste des obstacles»
Et 86% des entreprises ayant répondu ont déclaré qu’elles envisageraient «probablement» ou «extrêmement probablement» de conserver la semaine de quatre jours à l’issue de la période d’essai. Par ailleurs, près de la moitié a vu sa productivité se maintenir, un tiers des entreprises estiment qu’elle s’est même «légèrement améliorée» et 15% qu’elle s’est «sensiblement améliorée».
«Nous voyons que, pour beaucoup d’entreprises, la transition est assez fluide, mais que pour certaines il existe des obstacles», notamment celles affichant des cultures d’entreprise «remontant au siècle dernier», selon Joe O’Connor, directeur général de 4 Day Week Global.
«La semaine de quatre jours est pour l’instant un grand succès chez nous: la productivité est restée élevée, avec une augmentation du bien-être de l’équipe», mais aussi «des performances financières en hausse de 44%», relate Claire Daniels, dirigeante de Trio Media, une agence de marketing de Leeds participant à l’expérimentation.
«Pas une promenade de santé au début»
«Ça n’a pas été une promenade de santé au début», et «certaines semaines sont plus faciles que d’autres», avec notamment des difficultés au moment des départs en vacances, témoigne Nicci Russell, directrice générale de Waterwise, une ONG travaillant sur la réduction de la consommation d’eau au Royaume-Uni. «Mais nous sommes beaucoup plus à l’aise maintenant qu’au départ», cela a un effet «formidable pour notre bien-être et nous sommes déjà nettement plus productifs», assure la dirigeante.
Des expérimentations similaires ont eu lieu ou sont en cours en Espagne, en Islande, en Irlande, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande.