Inde: Centaines de policiers déployés après un meurtre sectaire

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IndeCentaines de policiers déployés après un meurtre sectaire

Mercredi, la police indienne a débarqué en force dans une ville, après le meurtre d’un tailleur hindou par deux musulmans.

De nombreux policiers ont été envoyés à Udaipur, mercredi.

De nombreux policiers ont été envoyés à Udaipur, mercredi.

AFP

Des centaines de policiers ont été déployés et l’Internet mobile coupé mercredi, dans une ville de l’ouest de l’Inde, après le meurtre présumé d’un tailleur hindou par deux musulmans. La ville d’Udaipur a été placée sous couvre-feu partiel pour éviter de potentielles violentes interreligieuses, après la diffusion d’une vidéo montrant une tentative de décapitation du tailleur.

L’Internet mobile a également été coupé, dans la ville et dans d’autres parties de l’État du Rajasthan, dont les autorités ont décrété une interdiction d’un mois de se rassembler à quatre personnes ou plus. Les funérailles du défunt sont prévues plus tard dans la journée de mercredi.

Selon la presse locale, la victime était un tailleur hindou qui avait partagé sur les réseaux sociaux une publication soutenant les récentes déclarations sur le prophète de l’islam Mahomet de Nupur Sharma, une porte-parole du parti nationaliste hindou au pouvoir en Inde, le Bharatiya Janata Party (BJP).

Vent de protestations

Les remarques de Nupur Sharma durant un débat télévisé fin mai, lors duquel elle avait critiqué la relation entre Mahomet et sa plus jeune épouse, Aïcha, avaient provoqué des protestations qui ont dégénéré en violences dans certaines régions d’Inden (au moins deux morts) et des manifestations dans tout le monde musulman.

Dans la vidéo semblant montrer le meurtre du tailleur, les deux musulmans sont visibles avec de grands couteaux à la main et menacent de tuer le Premier ministre indien, Narendra Modi, et Nupur Sharma. «Les deux accusés du meurtre ont été arrêtés et nous nous assurerons d’avoir une punition sévère et une justice rapide», a déclaré le Premier ministre du Rajasthan, Ashok Gehlot. Il a appelé la population à ne pas partager la vidéo, car cela «servirait les buts des agresseurs de créer la discorde dans la société».

Images interdites

Nupur Sharma a été exclue du BJP après ses déclarations, qui ont entraîné la convocation des ambassadeurs indiens dans une vingtaine de pays pour des explications. Cette nouvelle controverse a éclaté après, déjà, une vague de colère dans le monde musulman en 2020, lorsque le président français Emmanuel Macron, avait défendu le droit d’un magazine satirique à publier des caricatures du prophète Mahomet.

Les images du prophète sont formellement interdites dans l’islam sunnite. Le professeur français Samuel Paty avait été décapité en octobre 2020 par un jeune réfugié tchétchène, après avoir montré en classe les caricatures, lors d’une leçon sur la liberté d’expression.

(AFP)

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