Belle idéeLa Chaux-de-Fonds: dessine-moi un arbre après la tempête
Dans un parc arborisé détruit le 24 juillet dernier, une illustratrice a invité de petits écoliers réfléchir par la peinture.
- par
- Vincent Donzé
L’illustratrice Catherine Louis prend racine: avec une classe d’élèves de quatre à six ans, elle est sortie de l’école du parc Gallet pour aller dessiner des arbres où, remarque-t-elle, «90% des grands arbres se sont couchés lors de la tempête du 24 juillet».
Le ravage du parc Gallet, Catherine Louis le voit depuis chez elle: «Désormais, en regardant par la fenêtre, je vois des voitures à place des arbres…», raconte l’illustratrice qui s’adresse dans ses ouvrages aux 8-12 ans. À la question de savoir ce que lui inspire le parc dans un état délabré, un garçon haut comme trois pommes lui a répondu: «Ça a changé mes souvenirs»…
Avant de peindre des arbres, les enfants se sont donné la main pour former une chaîne autour d’un tronc, pendant une leçon de calcul: «Il pensait y arriver à trois, puis à six, mais ils ont dû s’y mettre à douze…», s’amuse Catherine Louis, en salut l’engagement de l’institutrice Marie Guinand qui sort un jour sur deux, été comme hiver.
Les enfants n’ont pas manqué d’imagination, sur un fond d’utopie: «Ils veulent planter une graine en haut du séquoia décapité pour qu’un nouvel arbre pousse et devienne le plus grand du monde…», rapporte l’illustratrice chaux-de-fonnière.
Après avoir peint des arbres, les enfants voudront vendre leurs dessins pour acheter des graines ou des plants. «Chacun aimerait donner son prénom à un arbre en devenir», souffle Catherine Louis. Une démarche qui fait écho à une récolte d’un autre gabarit: le million de francs récolté en un mois par l’association «Des arbres pour rêver demain», avec comme priorité le reboisement du Bois du Petit-Château et de la piscine des Mélèzes, ainsi que des parcs Gallet, des Crêtets et des Musées.