CyclismeJay Hindley devient le premier Australien à triompher du Giro
Jay Hindley a conservé son maillot rose dans les arènes de Vérone. Il devance Richard Carapaz et Mikel Landa.
Jai Hindley a remporté le Giro, dimanche devant les arènes de Vérone, s’adjugeant ainsi le deuxième grand tour par ordre d’importance. Il est le premier Australien à réussir cet exploit. Au classement final, Hindley, qui court pour l’équipe allemande Bora, précède l’Équatorien Richard Carapaz, champion olympique en titre et vainqueur de l’épreuve en 2019. L’Espagnol Mikel Landa prend la troisième place devant le vétéran italien Vincenzo Nibali (37 ans), double lauréat du Giro qui prendra sa retraite en fin de saison.
Âgé de 26 ans, Hindley s’était classé deuxième de l’édition 2020 après avoir perdu le maillot rose le dernier jour dans le contre-la-montre de Milan. Cette fois, l’Australien natif de Perth s’est présenté avec un avantage de 1 min 25 sec sur Carapaz, suffisant pour parader dans les arènes de Vérone où l’Équatorien avait triomphé en 2019. Dans ce dernier chrono, Hindley (15e) a rivalisé avec Carapaz (10e) à qui il n’a lâché que 7 secondes.
L’Australie avait déjà gagné le Tour de France en 2011 par l’entremise de Cadel Evans, présent dimanche à Vérone. En revanche, aucun «Aussie» n’a encore inscrit son nom au palmarès de la Vuelta, le troisième grand tour de l’année cycliste. Dans le Giro, Hindley est le deuxième coureur de son pays à monter sur le podium final, après Cadel Evans, toujours lui (3e en 2013).
Avec l’Italie, Hindley entretient un rapport étroit. C’est dans la péninsule qu’il s’est installé quand il a quitté l’île-continent pour tenter d’embrasser la carrière de coureur cycliste professionnel, le sport que lui a révélé son père Gordon.
Un exil fructueux vers l’Italie
Le vainqueur du Giro a raconté son histoire en 2020, quand il lutta jusqu’au dernier jour pour la victoire finale dans le Giro: «J’avais 6 ans et je voulais devenir footballeur. Puis j’ai vu le Tour de France à la télévision et ma vie a changé. À partir de ce moment, je n’ai pas voulu faire autre chose que coureur cycliste professionnel. Je supportais l’école mais je préférais le vélo».
«Mes idoles étaient les grands coureurs australiens, Robbie McEwen et Stuart O’Grady, Cadel Evans», se souvient l’Australien. «Mais ce n’est pas facile de quitter son pays pour aller à l’autre bout du monde. Je remercie mes parents qui ont fait beaucoup de sacrifices pour moi».
Quand il part à 18 ans, il s’installe près de Pescara sur la côte adriatique, chez Umberto Di Giuseppe, qui l’accueille chez lui et le fait courir dans son équipe. «Jai est un garçon très sérieux qui ne m’a jamais occasionné un problème», se rappelle Di Giuseppe. «Il savait ce qu’il voulait faire, il a même appris à cuisiner les pâtes».
Cette 105e édition de l’épreuve créée en 1909, très ouverte au départ, a été marquée par son Grand départ donné pour la première fois en Hongrie, où le Néerlandais Mathieu van der Poel a endossé le premier maillot rose. Trois autres coureurs (Lopez, Carapaz, Hindley) l’ont ensuite porté avant la conclusion de Vérone.