France: Prisons surpeuplées avec un nouveau record de 74’513 détenus

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FrancePrisons surpeuplées avec un nouveau record de 74’513 détenus

C’est la sixième fois en quelques mois que la France bat son record. Plus de 16’000 personnes détenues sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles. 

La prison de Saint-Quentin-Fallavier, dans l'est de la France.

La prison de Saint-Quentin-Fallavier, dans l'est de la France.

AFP

Le nombre de détenus a atteint un nouveau record en France, avec 74’513 personnes incarcérées au 1er juillet, selon les chiffres officiels du Ministère de la justice publiés lundi, une surpopulation carcérale chronique qui risque de s’aggraver. Avec ce pic inédit, la France bat pour la sixième fois en quelques mois son nombre record de détenus, et dépasse pour la première fois la barre des 74’000 prisonniers.

Les prisons françaises comptabilisaient 814 détenus en plus au 1er juillet par rapport au 1er juin et près de 2500 détenus de plus qu’il y a un an.

La France, mauvaise élève

Après une chute drastique du nombre de prisonniers au début de l’été 2020, liée à la crise sanitaire, la France avait progressivement retrouvé ses niveaux d’avant Covid, dépassant pour la première fois la barre des 73’000 détenus le 1er avril dernier.

La France, qui fait figure de mauvaise élève en Europe, avait été sévèrement épinglée en janvier 2020 par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour le surpeuplement «structurel» de ses prisons. Elle a de nouveau été condamnée le 6 juillet.

16’600 personnes en surnombre

Avec 60’666 places opérationnelles dans les établissements pénitentiaires au 1er juillet, la densité carcérale globale s’établit désormais à 122,8% contre 118,7% il y a un an. Le taux d’occupation est de 146,3% dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines. Il atteint ou dépasse même les 200% dans huit établissements.

Plus de 16’600 personnes détenues sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises. En raison de cette surpopulation, près de 2500 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol. Ils étaient environ 1900 il y a un an. Parmi les personnes incarcérées, 20’189 sont des prévenus, incarcérés dans l’attente de leur jugement. Ils représentent 27,1% du nombre total de détenus (contre 26,9% il y a un an).

Surpopulation pas près de diminuer

Cette surpopulation ne semble pas près de diminuer. Après les nuits de violences urbaines fin juin ayant suivi la mort d’un adolescent tué par un policier, le gouvernement avait appelé à une réponse «ferme» et «systématique». Dans ce contexte, 742 personnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement ferme et «plus de 600» ont été incarcérées, a indiqué le ministre de la Justice mi-juillet.

La suroccupation des prisons pourrait encore s’aggraver ces prochains mois à l’approche des Jeux olympiques, alors que les autorités affichent un objectif «zéro délinquance» et que les juridictions se préparent à multiplier les comparutions immédiates, grosses pourvoyeuses d’incarcérations, alertait fin juillet l’association Observatoire international des prisons (OIP).

(AFP)

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