Hockey sur glace – Ajoie s’est sabordé en trois minutes

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Hockey sur glaceAjoie s’est sabordé en trois minutes

En ayant commencé son match 180 secondes après Davos, Ajoie s’est d’emblée mis dans une position très inconfortable. Dommage, 180 fois dommage.

Jean-Claude Schertenleib
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Jean-Claude Schertenleib
Philip-Michael Devos (au second plan) au pressing sur Valentin Nussbaumer.

Philip-Michael Devos (au second plan) au pressing sur Valentin Nussbaumer.

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Déjà lourdement handicapé par les absences de deux de ses quatre joueurs étrangers – toujours rien de neuf à ce sujet, si ce n’est que Hazen n’a pas encore été opéré -, Ajoie a malheureusement pris la mauvaise habitude de rater ses entrées en matière. Contre Davos, cela a coûté très cher, puisqu’au moment où, pour la première fois de la soirée, un Jurassien cadrait la cage de Senn, les Grisons menaient déjà de deux longueurs (un premier but, après 17 secondes de jeu (!), avait même été refusé pour hors-jeu, après analyse des images).

Un tel handicap était-il rédhibitoire, face au centenaire du hockey suisse? Logiquement, bien sûr. Mais qu’est-ce que la logique face aux émotions? Que sont les chiffres – deux étrangers contre quatre – face au cœur? On sait que cette abnégation totale, ce refus de l’impossible font partie de l’ADN ajoulot, du début de son histoire jusqu’à aujourd’hui. N’empêche, il y a des limites à tout.

En donnant tout ce qu’ils pouvaient, les Jurassiens ont certes souvent précipité les Grisons dans le doute, notamment quand Frossard, en infériorité numérique, a remis les siens dans la course dans le tiers-temps intermédiaire. La course-poursuite allait être prenante, parfois hargneuse, même si elle fut finalement vaine. Car quand on est déjà l’un des petits de la ligue, on ne peut se permettre de se fabriquer un handicap supplémentaire. Il s’en est fallu de trois minutes, les trois premières, trois minutes pour se saborder, trois minutes malheureusement éliminatoires pour un soir. Dommage, 180 fois dommage, parce que si le résultat n’est pas là, l’esprit, lui, est toujours bien vivant à Porrentruy.

Ajoie – Davos 2-4 (0-2, 2-1, 0-1)

Raiffeisen Arena. 3636 spectateurs.

Arbitres: MM. Hebeisen, Dipietro; Kehrli et Stalder.

Buts: 2e Frehner (Heinen, Nussbaumer) 0-1, 3e Rasmussen 0-2, 25e Eigenmann 1-2, 29e Nussbaumer (Rasmussen, Bromé/5 c 4) 1-3, 35e Frossard (4 c 5) 2-3, 45e Prassl (Egli/5 c 4) 2-4.

Ajoie: Wolf; Leduc, Pouilly; Rouiller, Hauert; Birbaum, Eigenmann; Helfer; Rohrbach, Devos, Huber; Macquat, Frossard, Schmutz; Frei, Romanenghi, Joggi; Bogdanoff, Ness, Schnegg. Entraîneur: Gary Sheehan.

Davos: Senn; Egli, Wellinger; Zgraggen, Jung; Nygren, Heinen; Stoop, Barandun; Wieser, Prassl, Ambühl; Stransky, Rasmussen, Bromé; Simic, Nussbaumer, Frehner; Knak, Egli, Schmutz. Entraîneur: Christian Wohlwend.

Notes: Ajoie sans Asselin, ni Hazen (blessés). Davos sans Corvi (blessé). 2’33: temps mort Ajoie. Wolf passe la plus grande partie des cinq dernières minutes sur le banc, pour laisser la place à un joueur supplémentaire.

Pénalités: 7 x 2’ + 5’ et méconduite de match (Eigenmann) contre Ajoie, 5 x 2’ + 5’ et méconduite de match (Wieser) contre Davos.

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