Tensions: Au Pérou, la protestation gagne le lac Titicaca

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TensionsAu Pérou, la protestation gagne le lac Titicaca

Jeudi, des indigènes ont manifesté pour le départ de la présidente péruvienne Dina Boluarte au lac Titicaca.

Au lac Titicaca, des manifestants protestaient jeudi.

Au lac Titicaca, des manifestants protestaient jeudi.

AFP

«Nous ne sommes pas en guerre, nous sommes unis» contre le gouvernement, clament leurs pancartes: sur le lac Titicaca, dans la cordillère des Andes, les indigènes Uros ont joint leur voix cette semaine aux manifestations qui gagnent tout le Pérou pour demander le départ de la présidente Dina Boluarte.

Avec des drapeaux péruviens accrochés à leurs radeaux à moteur et à leurs embarcations traditionnelles, les «caballitos de totora» (petits chevaux de roseaux), des centaines d’Uros, habitants des célèbres îles flottantes du lac Titicaca, ont navigué plus de deux heures pour participer mardi aux manifestations de la ville de Puno sur les rives du lac, à 1350 km au sud de Lima.

Pas «rester étrangers à cette lutte»

Cette manifestation vise à dire clairement qu’ils ne veulent pas «rester étrangers à cette lutte», dit à l’AFP Rita Suana, une participante. Depuis les îles des Uros et celle de Taquile, ils ont tenu à exprimer leur mécontentement contre le gouvernement. La crise, qui dure depuis six semaines, a déjà fait 46 morts dont 18 à Puno, théâtre des manifestations les plus violentes.

Sur les eaux du Titicaca, le lac navigable le plus haut du monde à 3812 mètres d’altitude, situé à la frontière du Pérou et de la Bolivie, cette communauté ancestrale apparentée au peuple aymara réclame, elle aussi, la démission de la présidente.

Destitution de Castillo

Dina Boluarte est au pouvoir depuis le 7 décembre, après la destitution du président de gauche Pedro Castillo, un ancien instituteur rural d’origine indigène qui promettait d’améliorer le sort des Péruviens les plus démunis. Kevin Huatta, un habitant de l’île de Taquile, ne veut pas de la présidente Boluarte. «Plus de 40 jours de grève font du tort à l’île Taquile. Nous vivons du tourisme. Nous demandons la démission», explique-t-il à l’AFP.

Dina Boluarte «ne représente pas les femmes», ajoute Rita Suana. «Elle nous a donné une mauvaise image, parce qu’elle a dit: "Quand Castillo part, je pars avec lui, je démissionne". Mais jusqu’à présent, elle n’a pas démissionné». Une fois parvenus jusqu’à la place d’armes de Puno, les Uros qui manifestent se rassemblent à la porte d’une église pour continuer d’exprimer leur colère.

(AFP)

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