Vague de chaleur en Espagne«Si la situation s’aggrave, nous ne pourrons plus rester dans la rue»
Le mercure devrait atteindre 38° vendredi dans les villes andalouses de Séville et de Cordoue, et même 39 dimanche à Saragosse. Des valeurs exceptionnellement élevées pour un mois de mai.
L’Espagne subissait vendredi une vague de chaleur inhabituelle qui va se poursuivre ce week-end et pourrait faire de ce mois de mai 2022 le plus chaud du siècle dans le pays.
Plan chaleur activé
Le mercure va ainsi atteindre 38 degrés vendredi dans les villes andalouses de Séville et de Cordoue (sud), 34 dans la capitale Madrid (centre) samedi tandis qu’il fera 39 dimanche à Saragosse (nord-est), selon l’Agence météorologique espagnole (AEMET). Jeudi, Jaen (sud) a enregistré 38,7º, un record pour un mois de mai dans cette ville depuis 1883 et «quinze degrés au-dessus de la température maximale habituelle en cette période», a souligné Rubén del Campo, porte-parole d’AEMET.
Le gouvernement a activé jeudi son plan chaleur et recommandé à la population de s’hydrater et «de rester le plus possible à l’ombre». «Si, à l’avenir, la situation s’aggrave, nous ne pourrons plus rester dans la rue», s’inquiétait Marta Vicente, Madrilène de 33 ans, tandis qu’Eric Solis, touriste de 32 ans venu des États-Unis, jugeait la situation «un peu inquiétante». Dans de nombreuses parties du pays, la température ne devrait pas descendre en dessous des 20 degrés la nuit.
Réchauffement climatique
Dans l’ensemble, c’est un mois de mai «très chaud, beaucoup plus que d’habitude», a expliqué à l’AFP Rubén del Campo. «En 2015, nous avions eu un mois de mai exceptionnellement chaud, qui avait battu des records et il nous semblait alors qu’une telle situation ne se répéterait pas. Et c’était seulement il y a sept ans...», a-t-il ajouté, en soulignant qu’il faudra attendre la fin du mois pour savoir s’il a été le mois de mai le plus chaud du siècle.
La multiplication des vagues de chaleur, notamment en Europe, est une conséquence du réchauffement climatique de la planète, selon les scientifiques, pour qui les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur. La France a pour sa part égalé un record printanier de chaleur, avec trente-huit jours consécutifs au-dessus des normales saisonnières, a indiqué jeudi l’organisme Météo-France. La précédente série similaire datant d’avril-mai 2007.