Formule 1: Une victoire pas si facile pour Max Verstappen

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Formule 1Une victoire pas si facile

À Zandvoort, Max Verstappen a remporté son onzième Grand Prix de la saison - sur 15! Devant son public, le «Lion» a pourtant failli se faire dévorer par les Mercedes.

Luc Domenjoz
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Luc Domenjoz

Depuis le début de la saison, l’écurie Mercedes se bat avec sa W13, une voiture difficile à régler et qui n’est pas à la hauteur de celles produites par l’écurie allemande ces dernières saisons. «La voiture change d’humeur de circuit en circuit, on ne sait jamais à l’avance comment elle va se comporter», regrette Lewis Hamilton. «C’est comme un humain dont on ne sait pas à l’avance de quel pied il va se lever le matin.»

À Zandvoort, ce week-end, c’était plutôt du pied droit: la Mercedes W13 a failli remporter le Grand Prix de Hollande, et ce sont sans doute les deux neutralisations de la course derrière des voitures de sécurité (virtuelle puis réelle) qui ont permis à Max Verstappen de s’imposer - grâce aux stratégies parfaites adoptées par son équipe.

Hamilton reste confiant

Lewis Hamilton n’a pas encore remporté de Grand Prix cette saison, mais il n’en a jamais été si proche que ce dimanche, même s’il ne termine finalement que quatrième. L’équipe Mercedes, pour répartir les risques, a choisi deux stratégies différentes pour ses deux voitures, et celle adoptée pour George Russell, qui a fini deuxième, juste derrière Max Verstappen, était visiblement la meilleure.

Lewis Hamilton.

Lewis Hamilton.

AFP

«Je pense que nous avions une voiture pour gagner aujourd’hui», confirme Lewis Hamilton. «Mais nous avons dû faire face à trop de problèmes en course avec ces voitures de sécurité. Jusque-là, la stratégie était parfaite, la voiture était rapide, c’était la meilleure que nous ayons eu cette saison. Je pensais vraiment que nous pouvions signer un doublé.»

Finalement, seul George Russell termine sur le podium, en deuxième place, mais tant Max Verstappen que Charles Leclerc reconnaissaient que les Mercedes avaient un rythme incroyable avec les pneus durs. «Je ne voulais pas de ces pneus pour nous», confirmait le vainqueur du jour. «Mais quand j’ai vu que les Mercedes allaient aussi vite avec ces pneus durs, j’ai été impressionné.»

Charles Leclerc pessimiste

Chez Ferrari, seul Charles Leclerc termine sur le podium, à la troisième place. Alors qu’il prenait le départ en troisième position, Carlos Sainz a connu plusieurs problèmes - en particulier, une roue manquante lors de son premier changement de pneus, avec 10 secondes perdues à la clé.

Ferrari a expliqué après la course que le pilote espagnol a été rappelé à son stand à la dernière seconde, ce qui explique cette roue manquante! En plus de ces 10 secondes évaporées, Carlos Sainz a été condamné à cinq secondes de pénalité supplémentaire pour être ressorti des stands juste devant Fernando Alonso. La poisse.

Charles Leclerc sauve les meubles, mais ne se montre guère optimiste pour le Grand Prix d’Italie, dimanche prochain. «J’aimerais bien dire le contraire, mais malheureusement le circuit de Monza devrait nous convenir encore moins que celui de Zandvoort», commentait le Monégasque, l’air abattu. «Ici, nous avons été un peu malchanceux avec les voitures de sécurité, mais ça n’aurait pas changé grand-chose, Max était imbattable aujourd’hui. »

Le cas Tsunoda

La voiture de sécurité virtuelle est plutôt bien tombée pour Max Verstappen, puisqu’elle lui a permis de changer ses pneus sans perdre trop de temps. «Normalement, nous avions calculé que Max devait ressortir des stands 8 secondes derrière Lewis, avec 20 tours à couvrir. Ça devait être serré dans les derniers tours», expliquait Toto Wolff, le patron de Mercedes, après la course. «Mais comme Max a profité de la voiture de sécurité virtuelle, il est sorti devant…»

Le fait que cette neutralisation soit due à une panne de Yuki Tsunoda, sur une voiture appartenant à Red Bull, pourrait laisser croire au fait exprès. Toto Wolff refuse de s’engager sur cette voie. «Franchement, si nous étions en train de nous battre pour remporter le championnat du monde, je demanderais une enquête sur cette panne bien opportune. Mais là, c’est fait, et sans ce problème, peut-être que nous aurions gagné. Ou peut-être pas. Mais je préfère passer à autre chose.»

La sortie de Yuki Tsunoda a provoqué la voiture de sécurité virtuelle.

La sortie de Yuki Tsunoda a provoqué la voiture de sécurité virtuelle.

AFP

Après la course, Yuki Tsunoda a expliqué avoir ressenti «quelque chose de bizarre» à l’arrière de son Alpha Tauri. Il s’est arrêté au bord de la piste, mais ses ingénieurs lui ont demandé de repartir et de rentrer aux stands. Le Japonais avait commencé à dégrafer son harnais de sécurité, qu’il a fallu resserrer dans les stands. Les ingénieurs l’ont alors renvoyé en piste, avant de lui demander de s’arrêter quelques secondes plus tard, en plein sur le circuit - son différentiel était cassé. Cet abandon a causé la neutralisation derrière la voiture de sécurité virtuelle, permettant à Max Verstappen de changer ses pneus. La victoire était au bout de sa route.

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