Guerre en Ukraine: Sur le front de l’est, une poche de résistance russe à Koupiansk

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Guerre en UkraineSur le front de l’est, une poche de résistance russe à Koupiansk

Dans la région de Kharkiv, l’armée ukrainienne poursuit sa progression. Mais les forces russes contrôlent encore une bonne partie de Koupiansk, ville de 58’000 habitants avant la guerre.

Sur la rive ouest de la rivière Oskil, dans la partie de Koupiansk reconquise par l’armée ukrainienne, une carcasse de voiture aux «couleurs» russes témoigne de la violence des combats.

Sur la rive ouest de la rivière Oskil, dans la partie de Koupiansk reconquise par l’armée ukrainienne, une carcasse de voiture aux «couleurs» russes témoigne de la violence des combats.

AFP

Près de Kharkiv, les forces ukrainiennes disent avoir repris, ce mois-ci, des milliers de kilomètres carrés aux forces russes. Mais dans la ville de Koupiansk, séparée en deux par la rivière Oskil, leur ennemi s’accroche. Sur la rive ouest, reconquise par l’armée ukrainienne, des panneaux de propagande accrochés par le parti de Vladimir Poutine, Russie unie, sont encore visibles au-dessus de magasins à la vitrine éventrée, tandis que les tirs d’artillerie se font régulièrement entendre.

La région de Kharkiv, frontalière de la Russie, a été partiellement occupée par Moscou dès le début de l’invasion, lancée le 24 février. Pourtant, début septembre, les Ukrainiens y ont repoussé les Russes à la faveur d’une contre-offensive.

À Koupiansk, nœud ferroviaire, les troupes de Kiev combattent encore: les Russes sont retranchés sur l’autre rive, où se déroule l’essentiel des affrontements. Lundi, un flot de civils cherchait à fuir la ville bombardée, où eau et électricité manquent depuis une semaine, selon des habitants. «C’était impossible de rester là où on habitait. Il y avait des tirs toutes les heures», témoigne Lioudmila, 56 ans.

Enrayer le ravitaillement des forces russes

La plupart des tirs audibles lundi provenaient des tanks et de l’artillerie ukrainienne mais, alors qu’une petite unité de soldats de Kiev avançait vers un pont peint aux couleurs rouge-blanc-bleu de la Russie, un échange violent de roquettes et d’obus a éclaté. Les soldats ukrainiens se sont mis à couvert sous un bâtiment en briques éventré. À proximité, un panneau clame: «Nous sommes avec la Russie. Une nation.»

Des experts militaires estiment qu’une reconquête ukrainienne de Koupiansk, qui comptait 58’000 habitants avant la guerre, rendrait plus difficile le ravitaillement des forces russes déployées plus au sud, pour protéger leurs gains dans le bassin industriel du Donbass, objectif stratégique prioritaire du président russe, Vladimir Poutine.

Le quad, meilleur moyen de transport

Koupiansk est aussi un point de passage routier de la rivière Oskil, et plusieurs de ses ponts ont été endommagés par les combats. Un médecin ukrainien barbu monté sur un quad, selon lui le meilleur véhicule pour négocier des ponts fissurés et tordus, dit avoir ramené un civil blessé de l’autre rive, son troisième en deux jours.

«Les Ukrainiens se rapprochent, mais il y a toujours des troupes russes dans certaines parties de la ville.»

Olena Glouchko, une habitante de Koupiansk

Alors que des familles se recroquevillent au bord de la route, sur la rive ouest de la ville, en attendant un moyen de transport, un char ukrainien situé sur une petite colline tire des obus au-dessus de leurs maisons, visant les Russes dans l’est de la ville. «Les Ukrainiens se rapprochent, mais il y a toujours des troupes russes dans certaines parties de la ville», confirme Olena Glouchko, une habitante de 33 ans.

Les troupes ukrainiennes sont désormais omniprésentes dans la ville, embarquées à toute vitesse dans des véhicules civils reconstruits ou marchant en ligne avec des sacs de ravitaillement. Lorsque Olena les a vues pour la première fois, après six mois d’occupation russe, elle a été bouleversée. «J’avais envie de fondre en larmes et de rire en même temps», conclut-elle.

(AFP)

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