Guatemala: Arrestation de l’ancien chef du parquet anti-corruption

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GuatemalaArrestation de l’ancien chef du parquet anti-corruption

Stuardo Campos a été arrêté vendredi. Il rejoint les autres procureurs poursuivis après avoir combattu la corruption dans ce pays.

Le président conservateur guatémaltèque Alejandro Giammattei.

Le président conservateur guatémaltèque Alejandro Giammattei.

AFP

L’ancien chef du parquet anti-corruption au Guatemala, Stuardo Campos, a été arrêté vendredi, et a dénoncé une accusation «fallacieuse» pour un présumé «abus d’autorité».

Le magistrat rejoint ainsi les autres procureurs poursuivis après avoir combattu la corruption dans ce pays d’Amérique centrale. Selon des images diffusées par les chaînes de télévision locales, il a été emmené, menottes aux poignets, pour être présenté à un juge.

L’arrestation fait suite à «une plainte fallacieuse présentée par la Fondation contre le terrorisme, (une organisation de droite) qui s’est consacrée systématiquement à persécuter des acteurs de la justice», a déclaré le magistrat aux journalistes. La dénonciation contre lui invoque un «abus d’autorité et non respect de son devoir», a-t-il ajouté.

Le magistrat avait été destitué en 2021

«Pour le moment, tout ce que je sais c’est que des policiers l’ont arrêté. Je suis encore en attente de davantage d’informations», a déclaré à l’AFP le porte-parole du parquet. Celui-ci est placé sous l’autorité de la procureure générale Consuelo Porras, une proche du président conservateur guatémaltèque Alejandro Giammattei, elle-même inscrite par les États-Unis sur une liste de personnalités corrompues.

Le magistrat avait été destitué en 2021 de son poste par Consuelo Porras, et nommé au parquet chargé de la répression du trafic illégal de migrants, ce qui avait soulevé de nombreuses critiques. L’an dernier, l’ancienne cheffe du parquet spécial contre l’impunité (FECI, anti-corruption) dans le département de Quetzaltenango (ouest), Virgina Laparra, a été condamnée à quatre ans de prison.

L’ancien chef au niveau national de la FECI, Juan Francisco Sandoval, qui avait ouvert une enquête pour corruption contre le président Giammattei, s’est enfui aux États-Unis pour échapper aux poursuites engagées contre lui après sa destitution en 2021.

Ces magistrats avaient tous travaillé en coopération avec la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala CICIG (2007-2019). Cet organisme de l’ONU avait mis au jour de retentissantes affaires de corruption, menant même en 2015 à la démission du président Otto Pérez. Son successeur Jimmy Morales, qui se trouvait à son tour dans le collimateur de la Commission, avait mis fin de manière anticipée à la mission de la CICIG.

(AFP)

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