Ligue des champions fémininePersonne n’a mieux dribblé que la coach de l’OL en finale
Elle n’était pas sur le terrain. Pourtant, c’est bien Sonia Bompastor qui a le mieux esquivé le ballon – ou la patate chaude – samedi soir.
- par
- Rebecca Garcia - Bilbao
C’est un petit plaisir coupable. Assister à des événements très médiatisés, poser son stylo, et regarder à quelle sauce les intervenants vont être mangés. Après la finale de la Ligue des champions féminine samedi, Sonia Bompastor s’est livrée à une conférence de presse piégeuse. Son équipe venait de perdre face au FC Barcelone. En plus de cette vive déception à gérer, des rumeurs envoient la Française à Chelsea la saison prochaine. Des bruits de couloir que bien des personnes avaient à cœur de vérifier.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté d’éviter le sujet. Avec d’abord un membre de l’UEFA qui demande aux journalistes présents de se concentrer uniquement sur le football. Puis la coach a rapidement dégagé le ballon en touche. «Ce n’est pas le moment d’en parler. Je suis très déçue, et c’est ce qui prédomine», a-t-elle asséné.
L’ancienne milieu de terrain s’est ensuite livrée à une analyse à chaud. Celles qui se soldent généralement par les mêmes phrases - «Il faut un peu de recul. Il aurait fallu être capable de mettre un but. On sait que ces matches se jouent sur des détails importants». Puis elle a relancé la machine en signant une phrase très ambiguë. «Tous les enseignements vont être tirés», a promis l’entraîneure, avant de glisser que: «Vous pouvez compter sur le club». Et elle, alors?
Il ne fallait pas plus pour rallumer les braises. Son départ potentiel, son implication dans le futur du club. Bref, sera-t-elle encore là? C’est précisément ce que quelqu’un lui a demandé. Frontalement. Elle a à nouveau botté en touche jusqu’à ce qu’un autre confrère lui parle de ses trois belles années à Lyon, et des souvenirs les plus émus qu’elle en garde. Difficile d’y voir autre chose qu’une manière détournée - et assez visible - de tirer un bilan en vue d’un éventuel départ.
Là encore, Sonia Bompastor tient bon. «Je vois mon attachée de presse me faire des gros yeux, a-t-elle rigolé. Vous essayez de me faire aller sur les émotions, mais je ne craquerai pas!» Au lieu de dévoiler sa prochaine destination s’il y en a, la coach de l’OL a salué le phénomène blaugrana. «Dans ces moments, il faut reconnaître que Barcelona a fait un très bon match. C’est une belle équipe, il faut l’accepter. Même si je suis déçue pour mes joueuses.»
Certaines d’entre elles n’ont pas été aussi bonnes dribbleuses que l’ancienne milieu de terrain de 43 ans à l’heure des interviews. Dans cet exercice-là, il faut dire que Sonia Bompastor excelle.