Tensions entre CoréesSéoul menace de rompre un accord militaire avec Pyongyang
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a déclaré vouloir suspendre un accord avec la Corée du Nord en cas de nouvelle violation du territoire de son pays.
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a déclaré mercredi qu’il envisagerait de suspendre un accord militaire intercoréen conclu en 2018 si la Corée du Nord «violait» à nouveau le territoire de la Corée du Sud. M. Yoon a demandé mercredi à ses conseillers à la sécurité «d’envisager de suspendre l’accord militaire du 19-Septembre si la Corée du Nord commettait de nouvelles provocations en violant notre territoire», a déclaré la porte-parole de la présidence sud-coréenne Kim Eun-hye à la presse. L’accord, conclu en 2018 lors d’un sommet à Pyongyang, visait à réduire les tensions militaires le long de la frontière hautement sécurisée intercoréenne en créant des «zones tampons» maritimes. A l’époque, les deux parties avaient convenu de «cesser les divers exercices militaires visant l’autre partie le long de la ligne de démarcation militaire» séparant les deux Corées, mais Pyongyang a violé l’accord à plusieurs reprises, l’an passé.
Affaires de drones
M. Yoon a également réclamé «la production à grande échelle, d’ici la fin de l’année, de drones de petite taille difficiles à détecter» et la création d’une unité de drones polyvalents, afin de doter son pays d’une «capacité de contre-offensive écrasante». L’abandon de l’accord de 2018 «augmenterait le risque de tensions militaires accrues et d’un affrontement réel dans les zones frontalières», a déclaré à l’AFP, Hong Min, de l’Institut coréen pour l’unification nationale, qui reconnaît que cet accord a tout de même contribué à «prévenir un affrontement militaire majeur». «L’histoire sera bien différente si Yoon met un terme politique et officiel à l’accord», a-t-il ajouté.
En 2022, la Corée du Nord a effectué plusieurs fois des tirs d’artillerie dans les «zones tampons» maritimes créées par ledit accord. La semaine dernière, la Corée du Nord a fait voler cinq drones à la frontière intercoréenne, atteignant l’espace aérien de Séoul. Ces violations ont poussé les parlementaires sud-coréens du parti au pouvoir à multiplier les appels en faveur de l’abandon de l’accord de 2018.
Après l’incursion de drones nord-coréens, le premier incident de ce type en cinq ans, le ministre sud-coréen de la Défense a présenté ses excuses, l’armée sud-coréenne n’ayant pas réussi à abattre un seul drone malgré des tirs de coups de semonce et le déploiement d’avions de chasse.