États-UnisLa juge envoie 500 SMS durant le procès, se moquant des participants
Une magistrate nouvellement nommée pourrait perdre son emploi après qu’une vidéo la montre utiliser sans cesse son téléphone pour blaguer avec l’huissier.
- par
- Michel Pralong
La juge, en bas, vue à des très nombreuses reprises sur son téléphone.
L’OklahomanTraci Söderström n’est juge en Oklahoma que depuis janvier dernier. Mais elle pourrait ne plus le rester longtemps. Elle fait face à une demande de révocation après que des images l’ont montré utiliser très souvent son téléphone durant un procès. Elle y allait parfois pour regarder Facebook, mais le plus souvent pour échanger des remarques avec son huissier sur les participants aux débats. Or il ne s’agissait pas d’une affaire mineure, mais de juger un homme de 32 ans accusé d’avoir frappé à mort l’enfant de 2 ans de sa compagne ou d’avoir laissé cette dernière le faire.
Le contenu des SMS, révélés par la presse, est édifiant. La juge de 50 ans a commencé par se moquer d’un procureur, notant qu’il transpirait et s’interrogeant sur ses mains bizarres qui ressemblent à celle d’un bébé. L’huissier a répondu par une remarque sur la taille des pénis des deux procureurs, «Ha ha!» a répondu la juge, écrit «L’Oklahoman».
Policier à la barre: «Il est joli»
Puise elle a montré qu’elle n’était pas impartiale, écrivant que les procureurs ne pouvant pas accepter qu’une mère tue son enfant, ils s’en étaient pris à la première personne sous la main. Lorsque la maman, condamnée à 25 ans de prison, a témoigné, la juge écrivait: «Puis-je crier menteuse, menteuse!» En indiquant un juré, la juge a écrit: «Mais il a une perruque!» «LOL» a répondu l’huissier. Et quand un policier est venu témoigner à la barre, la juge a écrit: «Il est joli. Je pourrais le regarder toute la journée». «Idem lol» a répondu l’huissier.
«Il est désormais bien connu que la juge Söderström a passé de nombreuses heures dans un procès pour meurtre impliquant la mort brutale d’un enfant, collée à son téléphone portable sur les réseaux sociaux plutôt que de prêter attention aux preuves, a déclaré par la suite un procureur. Mais ce qui est… à mon avis encore plus obscène, c’est que nous sommes désormais au courant des allégations selon lesquelles le juge Söderström aurait activement tenté de saper la capacité de l’État à poursuivre avec succès un tueur d’enfants.»
Les jurés ont reconnu l’accusé coupable d’homicide involontaire au deuxième degré et il a été condamné à une peine de 5 ans qu’il a déjà purgée avant son procès. Il est donc libre.
La révocation de la juge est en discussion devant la Cour suprême de l’État.