Un an avec sursis requis contre Jean-Marc Morandini

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JusticeUn an avec sursis requis contre Jean-Marc Morandini pour «corruption de mineurs»

Devant un tribunal, pour des messages sexuellement explicites envers des adolescents et son attitude lors d’un casting, l’animateur TV français a plaidé la «maladresse» ou l’«humour».

Le procureur a réclamé un an de prison avec sursis contre Jean-Marc Morandini, qui a fait «basculer la vie» de «ces enfants», et souhaite également que le prévenu se soumette à une obligation de soins.

Le procureur a réclamé un an de prison avec sursis contre Jean-Marc Morandini, qui a fait «basculer la vie» de «ces enfants», et souhaite également que le prévenu se soumette à une obligation de soins.

AFP

Des «lol», «mdr» et smileys, mais des contenus explicitement sexuels: l’animateur télé Jean-Marc Morandini a tenté de justifier, lundi, les messages envoyés à deux adolescents de 15 ans qui lui valent de comparaître à Paris pour «corruption de mineurs». Un troisième fait a conduit l’animateur de CNews devant le Tribunal correctionnel: un casting à son domicile en 2009, pendant lequel il aurait demandé à un jeune de 16 ans de se dénuder et de se masturber.

Réclamant un an de prison avec sursis contre l’animateur, qui a fait «basculer la vie» de «ces enfants» et ne fait preuve aujourd’hui «d’aucune prise de conscience», le procureur Aurélien Brouillet souhaite également que le prévenu se soumette à une obligation de soins.

«Imprudence»

Face aux accusations, Jean-Marc Morandini, 57 ans, a plaidé tour à tour la «maladresse», l’«humour» ou l’«imprudence», affirmé ne pas se souvenir de l’épisode du casting et contesté avoir commis le moindre délit. «On est dans le virtuel, pour moi il n’y a aucune volonté de rencontre», a-t-il résumé, costume sombre sur chemise blanche, récusant toute «attirance particulière» pour les mineurs.

«On est dans le virtuel, pour moi il n’y a aucune volonté de rencontre.»

Jean-Marc Morandini

Le tribunal s’est d’abord penché sur les messages échangés en 2013 avec Romuald (prénom modifié). Ce jeune de 15 ans était fan de l’animateur, qui officiait alors sur NRJ 12, et l’a contacté sur Twitter après avoir assisté à une de ses émissions. Après des échanges anodins, Jean-Marc Morandini a orienté la conversation vers les pratiques sexuelles de l’adolescent, dont il disait ignorer l’âge: «Mdr, tu es si coquin derrière ton air sage», «est-ce que tu bandes?». Les messages lus à l’audience ne laissent aucune place à l’ambiguïté.

L’animateur a assumé ce «jeu de séduction». «Ce sont des échanges très ouverts, parce que la sexualité, ce n’est pas tabou.» La présidente s’étonne toutefois des signes négligés par le prévenu, notamment quand Romuald a interrompu une conversation parce que sa mère devait lui faire réciter son cours d’histoire.

«Je lui ai demandé d’arrêter»

L’animateur a toutefois assuré qu’il ignorait l’âge de Romuald, qui a depuis retiré sa plainte, et cessé «immédiatement» tout échange quand il en a été informé. En revanche il a dû admettre qu’il connaissait la minorité de Simon (prénom modifié), un autre jeune de 15 ans avec qui il conversait sur Twitter en 2015-2016 et à qui il demandera, en vain pendant des mois, de lui envoyer une photo de lui dénudé.

«On était dans l’humour», a tenté le prévenu à la barre. «Il a 15 ans, monsieur Morandini», s’est étonnée la présidente, Alice Perego. «Ça n’empêche pas d’avoir de l’humour», lui a-t-il répondu.

Verdict début décembre

À la barre, le plaignant a un tout autre souvenir. «À aucun moment, ce n’était de l’humour. Je lui ai demandé d’arrêter», dit le jeune homme aux fines lunettes, qui dit toutefois avoir rechigné à cesser les échanges avec l’animateur, dont il était «très fan». «Je voulais travailler dans le milieu des médias, c’était la seule porte que j’avais pour pouvoir assister à une émission», dit-il, ajoutant être aujourd’hui encore «sous médicaments pour pouvoir dormir normalement».

Le tribunal rendra son jugement le 5 décembre.

Casting «traumatisant»

(AFP)

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